En 9 ans, les exportations marocaines de primeurs ont bondi de 29%
Le bilan des exportations maraîchères pour la saison 2013-14 est arrêté. Près de 900.000 T. de primeurs ont été exportées, un tonnage record. En neuf ans, les exportations de maraîchages auront augmenté de près du tiers (+29%).
La tomate reste la locomotive du secteur. Ses exportations représentent 50% de l’ensemble, avec 450.000 T. exportées, contre 240.000 T. lors de la campagne 2005/2006.
Pour la même période, les exportations des légumes divers sont passées de 220.000 à 290.000 T., sachant que le haricot, la courgette et le poivron sont les légumes les plus demandés à l’export. Côté fruits divers, les exportations sont passées de 86.000 à 125.000 T.
Seul bémol, la pomme de terre, qui a vu ses exportations chuter de 32.000 à 29.000 T.
Le haricot helda, locomotive des légumes divers
Le haricot helda, le poivron, la courgette, le haricot vert, le maïs et le sont les principaux légumes verts exportés par le Maroc de 2005/2006 à ce jour. La palme des exportations revient au haricot helda, dont les volumes expédiés sont passés de 68.000 T. à 73.000 T.
En seconde place, on trouve le poivron qui a vu ses exportations passer de 55.000 T. à 71.000 T durant la même période.
En revanche, les exportations des courgettes sont plus contrastées. Si le Maroc en a exporté 47.000 T. durant la campagne 2013/2014, un volume quasi-identique à celui expédié 9 ans plus tôt, les volumes expédiés ont enregistré des baisses significatives lors des campagnes 2009/2010 et 2011/2012.
Les exportations d’haricot vert sont passées de 44.000 T. en 2005/2006 à 38.000 T. en 2012/2013, avant de faire un bond important durant la dernière campagne, atteignant ainsi les 50.000 T.
Les volumes de maïs exportés sont passés de 7.500 T. à 10.000 T., alors que ceux de concombre ont pratiquement doublé, passant de 3.300 à 6.300 T. en 9 ans.
Bilan mitigé pour les fruits divers
Sur les 5 dernières années, le bilan de la filiale des fruits divers reste plutôt terne. Les volumes exportés de melon ont en effet enregistré une baisse assez importante, passant de 56.200 T. durant la campagne 2008/2009 à 46.500 T. durant la campagne 2013/2014.
Les exportations de raisin ont elles aussi baissé passant de 11.000 T. à 7.800 T. pour la même période.
A contrario, les volumes exportés de pastèque ont connu une hausse spectaculaire, passant de 7.500 à 31.000 T., de 2008/2009 à ce jour.
Pour ce qui est des fruits rouges, le bilan est plus favorable, sachant que la fraise reste la locomotive du secteur, malgré une plus grande diversification des productions.
En effet, le Maroc a exporté lors de la précédente campagne près de 74.000 T., ce qui en fait le 5éme exportateur mondial de fraise, après l’Espagne, le Mexique, les Etats-Unis et la Chine. Dans ce total, les fraises fraîches représentent près du quart des exportations, le reste est constitué des fraises surgelées.
Outre la fraise, l’augmentation significative et soutenue des exportations de framboises et de myrtilles contribue au développement de la filiale des fruits rouges, «une culture récente, moderne et à grande valeur ajoutée, destinée à l’export et génératrice d’emplois», déclare à Médias 24 Abdessalam Acharki, président de l’AMCF (l’Association marocaine des conditionneurs et exportateurs des fruits rouges) et et de l’AMPFR (Association marocaine des producteurs de fruits rouges).
Le Maroc a en effet exporté 6.500 T. de myrtille durant la campagne 2013/2014, contre 500 T. seulement lors de la campagne 2008/2009. Pareil pour la framboise, dont les exportations sont passées de 1800 T. lors de la campagne 2010/2011 à 4500 T. en 2013/2014.
«Actuellement, le marché de la fraise stagne, les prix ont baissé en Europe (…), c’est pourquoi il convient de miser sur les myrtilles et les framboises. Pour la myrtille, il faut savoir que c’est une culture récente et en pleine évolution. Mais l’augmentation significative des exportations ne signifie pas forcément une augmentation de la superficie cultivée, car l’arbuste ne produit le fruit myrtille qu’à partir de 2 ou 3 ans, et cela peut aller jusqu’à 10 ans», nuance M. Acharki, qui ajoute que la production de myrtille n’est pas donnée à tout le monde puisque le coût d’investissement est deux fois supérieur à celui de la fraise.
La Russie est devenue un marché important pour les primeurs marocaines
L’Union européenne reste la principale destination des primeurs marocaines. A elle seule, elle absorbe 88% du volume total exporté. Elle est suivie de la Russie, qui s’impose d’année en année comme un important marché pour le Maroc.
En effet, les exportations de primeurs marocaines vers la Russie ont connu une augmentation soutenue, passant de 16.000 T. lors de la campagne 2009/2010, à 87.000 T. en 2013/2014. Aujourd’hui, la Russie absorbe 10% des exportations marocaines de primeurs, contre 5% durant la campagne 2008/2009.
Par ailleurs, l’embargo russe imposé le 7 août aux produits alimentaires européens et américains a été accueilli avec intérêt par les exportateurs marocains, qui voient en la Russie un marché juteux, puisqu’il a absorbé en 2013 pas moins de 10% des exportations agricoles et alimentaires européennes, soit près de 12 milliards d’euros.
Toutefois, le Maroc n’a pas attendu l’embargo russe pour se tourner vers ce grand marché. «Cela fait 5 années que nous avons décidé de nous tourner vers le marché russe pour ne plus être dépendant de l’UE», rappelle-t-on du côté du ministère de l’Agriculture.
Source : Medias24.com