4 milliards de dirhams en jeu à cause des intempéries
La manne des exportations de nos agrumes (clémentines et oranges) sera moins succulente cette année. Une chose est sûre, elles rapporteront moins que les 4 milliards de dirhams habituellement récoltés à l’étranger, en Russie principalement (50% des exportations), mais aussi en Amérique du Nord (Canada et Etats-Unis), l’Union européenne et les pays du Golfe (5%).
Les intempéries qui ont particulièrement frappé la région du Souss, qui accapare 70% de notre production des agrumes, ont fini par pousser les professionnels à revoir leurs prévisions à la baisse. Au lieu des 580.000 tonnes enregistrées l’année dernière, cette année, on exportera entre 500.000 et 520.000 tonnes dans les meilleurs des cas.
La situation est très critique dans les exploitations du Souss, région où les exportations ont baissé de moitié, selon un état arrêté au 29 novembre 2014 par l’EACCE (Etablissement autonome de contrôle et de coordination des exportations). Dans le détail, les exportations d’agrumes originaires du Souss ont baissé de 51% par rapport à la même date une année auparavant. En chiffres, cette baisse, ou plutôt cette perte, correspond à 60.000 tonnes en moins. Certains professionnels, moins optimistes ou plus réalistes, pensent que les exploitations agrumicoles du Souss perdent inévitablement cette saison 80.000 tonnes, voire plus.
Des dégâts indéterminés
Dans la réalité, personne n’est en mesure, au moment où les intempéries se poursuivent encore dans cette région (Souss) sinistrée, de quantifier ou déterminer les pertes ou les dégâts. Le compteur de ces derniers ne s’arrête pas, en tout cas, et leur ampleur ne peut être chiffrée avec exactitude. Car, selon les dires des opérateurs et des agriculteurs, les vergers sont inaccessibles, empêchant ainsi les travaux et la cueillette. Les vents forts ont provoqué des chutes des fruits mûrs. Et, pour ne rien arranger, des fruits gorgés d’eau sont restés sur pied et ne peuvent, par conséquent, être exportés en l’état avant qu’ils ne perdent l’excès d’eau qui risque de les faire pourrir. En attendant l’arrêt des pluies et l’accessibilité des vergers, les professionnels du secteur évoquent d’autres facteurs ayant impacté négativement la saison ou la récolte. La campagne d’export, soulignent-ils, a commencé tardivement, avec un mois de retard. Heureusement, les prix obtenus cette année sont plus intéressants que ceux obtenus l’année précédente. Il existe des exploitations qui avaient opté pour des variétés précoces et qui ont subi de gros dégâts car leurs fruits étaient matures quand il a plu.
Contrôle de qualité
Outre ces phénomènes naturels imprévisibles, le retard de 4 semaines d’exportations a fini par avoir sa part de responsabilité dans la baisse des volumes exportés. Seulement, les avantages tirés de ce retard cachent en partie les inconvénients. Une attention particulière a été accordée à la qualité des agrumes destinés au marché de l’export, fruit d’un partenariat entre les professionnels et le ministère de l’Agriculture.
Conséquence immédiate, les prix obtenus pour cette campagne sont meilleurs comparés à ceux de la dernière campagne. Ce conforte les opérateurs et couvre largement leurs frais de transport, de cueillette, de gardiennage, pour garder, finalement, une marge bénéficiaire.
La qualité de nos clémentines et oranges est irréprochable et ne cesse de séduire de nos nouveaux marchés. La preuve est que tout en perdant le territoire de nos clients traditionnels (UE), nos agrumes grignotent de nouveaux terrains plus larges (Russie, Amérique du Nord).
Source : maroc-hebdo.press.ma