Russie : qui remplacera les oranges et les tomates turques ?
Plusieurs pays, dont l’Égypte, sont prêts à remplacer la Turquie sur le marché russe en livrant les produits qui seront frappés d’un embargo par Moscou à partir du 1er janvier prochain (en riposte à la destruction d’un avion militaire russe par Ankara), a déclaré le ministre russe de l’Industrie et du Commerce, Denis Mantourov.
Les interdictions concernent les tomates, les concombres, les oignons, les choux-fleurs et brocolis, ainsi que le raisin, les oranges, les mandarines, les pommes, les poires, les abricots, les pêches, les nectarines, les prunes et les fraises. L’embargo frappe également les abats et les parties surgelées de poulets et de dindes, les œillets fraîchement coupés et le sel.
Que propose l’Égypte ?
» Le remplacement des produits turcs va bon train et ce, des deux côtés. En effet, non seulement les détaillants russes essaient de combler le manque en cherchant de nouveaux fournisseurs, mais les représentants d’autres pays manifestent eux aussi un grand intérêt pour le créneau libéré « , a indiqué Dmitri Boulatov, président de l’Union nationale des exportateurs de produits alimentaires.
L’activité de l’Égypte est particulièrement intense, a-t-il constaté. « Le pays analyse la liste des produits qu’il pourrait livrer, notamment des tomates qu’il n’a jamais exportées en grandes quantités en Russie. Les tomates et les agrumes, nous les achetons essentiellement en Chine et au Maroc ; le raisin est importé depuis le Chili, le Pérou, l’Inde, l’Iran et l’Égypte. Ces pays font preuve d’initiative pour accroître leurs livraisons », a poursuivi Dmitri Boulatov.
« Nous achetons les tomates, le raisin et les agrumes dans des dizaines de pays, mais en petites quantités. Aujourd’hui, ces pays voudront sans doute augmenter leurs livraisons sur le marché russe « , a-t-il dit.
Que propose la Syrie ?
La Syrie vient de manifester sa volonté d’expédier en Russie 700 000 tonnes d’agrumes, essentiellement des oranges, pour remplacer la production turque. Farès Chehabi, président de la Chambre de commerce syrienne, a déclaré qu’une première cargaison était déjà partie en Russie. En outre, la Syrie prévoit d’envoyer à la Russie d’autres produits, notamment du textile.
« Les sanctions contre la Turquie libèrent un important créneau du marché russe et créent une opportunité pour les produits syriens « , a fait remarquer pour sa part le président de la Chambre d’industrie de Damas, Samer Debes. Une délégation d’hommes d’affaires syriens se rendra prochainement en visite en Russie. Mais il existe un problème au niveau des transports : compte tenu de la situation tendue en Syrie, il est difficile de dire si le pays sera capable de garantir des livraisons ininterrompues.
Quinze jours maximum
Dans le même temps, la Russie n’a plus que quinze jours pour remplacer intégralement tous les fournisseurs turcs avant l’entrée en vigueur de l’embargo. Or, il faut du temps pour négocier et signer des contrats sur chaque produit avec les différents vendeurs.
La Russie possède déjà une certaine expérience pour ce qui est de couvrir le manque de produits européens, mais cela avait pris du temps. Toutefois, la situation était alors plus compliquée : il fallait trouver de nouveaux fournisseurs, tandis que cette fois-ci, il s’agit plutôt d’augmenter les livraisons par les canaux existants. Par conséquent, les produits turcs pourront être remplacés plus rapidement.
Source : fr.rbth.com