Dakhla : La course aux projets est lancée
Irrigation, station de dessalement, parc éolien… deux appels d’offres pour équiper le futur périmètre de 5.000 ha. Les soumissionnaires ont jusqu’au 1er février 2018 pour déposer leur candidature.
Très attendue par les investisseurs, la future zone agricole prévue sur 5.000 ha à Dakhla est en cours de préparation. Les terrains sont déjà identifiés et les superficies agricoles seront mises en valeur par deux types d’opérateurs. Les premiers sont les grands promoteurs agricoles producteurs de primeurs sous serre, tournés vers l’export. Les seconds sont les petits et moyens porteurs de projets locaux, dans le cadre d’un programme « Jeunes promoteurs » dont les projets peuvent être diversifiés, indique la tutelle.
Pour équiper ce futur périmètre agricole, très convoité, le ministère de l’Agriculture vient de lancer deux appels d’offres internationaux. Les soumissionnaires ont jusqu’au 1er février 2018 pour déposer leurs dossiers de candidature.
Le premier marché porte sur le cofinancent, la conception, l’exploitation ainsi que la maintenance des infrastructures d’irrigation pour une durée de 22 ans, y compris la période de construction. Le gouvernement accordera une contribution financière pour couvrir une partie des coûts. En plus, le partenaire privé sera rémunéré par une redevance d’irrigation à recouvrer auprès des agriculteurs.
Le deuxième appel d’offres international est relatif au cofinancement, la conception, l’exploitation ainsi que la maintenance d’une station de dessalement de l’eau de mer, d’un parc éolien et du champ captant, pour une durée de 22 ans, incluant la période de construction. Le gouvernement accordera également une contribution financière destinée à couvrir une partie des coûts des infrastructures. Le partenaire privé sera aussi rémunéré par la vente des volumes d’eau produits auprès d’un off-taker public.
Que ce soit le projet de mise en gestion déléguée du service de l’eau d’irrigation ou encore le projet de concession de l’unité de dessalement et du parc éolien devant servir à l’alimenter en énergie pour compléter les ressources en eau, ces infrastructures serviront à répondre à la demande croissante en eau et ce, de manière durable. «Le développement des cultures à haute valeur ajoutée est structurant pour la région par son fort potentiel de création d’emplois et tous les effets d’entraînement sur le développement de la région», tient à préciser le département de Aziz Akhannouch.
Ce territoire s’est imposé, depuis plusieurs années, en tant que producteur de primeurs sous serre (tomates et melons). Ces cultures occupent une superficie de près de 700 ha équipée en serres, destinée principalement à la production de tomates cerises pour l’export avec un rendement de 80 à 120 t/ha. Les principaux moteurs de ce développement sont les ressources en eau souterraine disponibles dans la nappe de Dakhla, l’avantage climatique, sans oublier le savoir-faire des promoteurs privés installés dans la région.
Innovation : Domaine agricole de Tawarta, tomates cerises hors sol
La région de Dakhla-Oued Eddahab profite pleinement de sa position géographique et de ses conditions climatiques. Elle jouit d’un avantage de précocité pour les cultures de primeurs et de maraîchage de contre-saison pouvant être sur le marché 2 à 3 semaines avant celles cultivées dans la région du Souss-Massa. Ce qui lui donne une longueur d’avance. Quatre grands groupes opèrent à Dakhla: Rosaflor, Soprofel, Azura et les Domaines royaux.
Le Domaine agricole de Tawarta, filiale de Soprofel, est le cas d’une ferme expérimentale qui cultive des tomates cerises hors sol. Destinée à 90% à l’export, la production peut atteindre jusqu’à 100 t/ha sur une superficie totale de 56 ha. Douze serres abritent la production de tomates qui est commercialisée sur les marchés de la France, l’Espagne, la Suisse, la Russie… Ce domaine emploie 100 personnes en plus de 400 saisonniers. Il dispose d’une station d’irrigation automatique et produit, durant la saison froide, des herbes aromatiques (basilic, estragon…) pour les besoins des clients du groupe.
Source : leconomiste.com