L’Espagne veut réduire les exportations d’agrumes d’Égypte et de Turquie vers l’UE

L’Association des agriculteurs de Valence (AVA-ASAJA) invite le ministère de l’agriculture à mettre en œuvre les ressorts nécessaires pour entamer le processus visant à obtenir l’application future d’une clause de sauvegarde contre les agrumes en provenance de pays tels que l’Égypte et la Turquie, après avoir constaté l’augmentation exponentielle au cours des cinq dernières années de leurs exportations d’agrumes vers le marché communautaire. L’augmentation des expéditions d’agrumes sud-africains vers le marché européen a également été très notable au cours de la même période et, par conséquent, divers organismes politiques et administratifs ont déjà demandé la mise en œuvre du mécanisme de sauvegarde, mais AVA-ASAJA considère que l’Afrique du Sud n’est pas la seule source de perturbation du marché espagnol des agrumes, puisque d’autres pays tiers, tels que ceux déjà mentionnés, exercent également une concurrence déloyale.

Les chiffres officiels du ministère du Commerce ne laissent aucune place au doute et corroborent cette thèse. Ainsi, l’augmentation cumulée des exportations d’agrumes égyptiens – en particulier d’oranges – vers l’Europe entre 2014 et 2018 s’est traduite par une hausse inquiétante de 78,9 % après avoir atteint un total de 332 126 tonnes, tandis que dans le cas de la Turquie, la hausse s’est matérialisée en 18,2 %, après avoir atteint, pendant la période précitée, un chiffre global de 284 882 tonnes de livraisons. En Afrique du Sud, l’augmentation a été de 40,4 %, comme le montrent les graphiques accompagnant ces informations.

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Il en résulte que plus de 1,5 million de tonnes d’agrumes provenant de ces trois seuls pays – sans compter les tonnages d’agrumes provenant d’autres pays comme le Maroc, l’Argentine ou le Brésil – ont inondé l’Europe ces dernières années en concurrence avec l’Espagne pour le même créneau commercial lorsque les conditions de travail, environnementales, fiscales ou phytosanitaires en vigueur ne sont pas les mêmes que dans l’ensemble des pays de l’UE.

Le président de l’AVA-ASAJA, Cristóbal Aguado, estime que « cette situation est criante et que les procédures nécessaires doivent être mises en place pour déterminer s’il convient d’appliquer d’éventuelles clauses de sauvegarde, comme vient de le décider la Commission européenne dans le cas du riz après avoir réalisé les études pertinentes qui ont démontré l’effet extrêmement négatif sur les intérêts des producteurs européens qui importaient le riz du Cambodge et du Myanmar. » 

Aguado, qui participe aujourd’hui à la commission de l’agriculture du Parlement européen à Bruxelles pour s’attaquer aux problèmes de la culture des agrumes, rappelle « l’impact dévastateur sur les revenus de milliers de familles qui connaissent la crise actuelle des agrumes en Espagne » et appelle « la Commission européenne à comprendre d’urgence qu’il est nécessaire d’appliquer des critères de réciprocité pour signer les accords commerciaux, à la fois pour garantir la sécurité sanitaire des fruits qu’ils nous envoient et pour mettre sur un pied d’égalité les autres éléments conditionnants afin de garantir que la concurrence puisse se développer d’une manière peu équilibrée. » 

En outre, le président de l’AVA-ASAJA a demandé au gouvernement espagnol de « se mettre au travail sur cette question car les processus pour obtenir une clause de sauvegarde sont longs, ils durent trois ans, ils doivent être parfaitement documentés et il est donc essentiel de se mettre au travail. » 

Source: https://www.freshplaza.fr

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