Des agrumiculteurs au Maroc réclament des stations d’emballage
De l’aveu de beaucoup de petits producteurs qui se sont réunis, en fin de semaine dernière à la Chambre d’agriculture de la région Souss-Massa, la mise en place d’une station d’emballage et de conditionnement destinée à l’export pourrait résoudre la problématique des prix sur le marché local.
Des vergers au consommateur final, le prix de vente des agrumes passe de 40 centimes à 4 DH au niveau du marché local. Ce prix (40 centimes), « dérisoire », pousse annuellement les petits producteurs à dénoncer la faiblesse du cours de leurs marchandises au niveau de la région Souss-Massa. C’est en tout cas le constat établi, une nouvelle fois, par les producteurs agrumicoles, lors d’une table ronde dédiée au secteur agrumicole tenue en fin de semaine dernière à la chambre régionale d’agriculture. Bien que cette problématique de commercialisation ne soit pas nouvelle, c’est la régulation du marché local, doté d’une faible capacité réceptive, qui pose encore problème, relativement à la maîtrise des circuits d’acheminement et aux prix de vente. Mais devant la grande production, garantie année après année par le Plan Maroc vert (3,5 millions de tonnes attendues cette saison au niveau national), c’est une autre contrainte qui surgit, surtout pour les petits producteurs.
Ces derniers ne peuvent pas emballer leurs agrumes puisque la production actuelle dépasse de loin la capacité des stations d’emballage, réservée par la production des grands groupes exportateurs. Aujourd’hui, « seules 50 unités opèrent au Maroc, avec une capacité d’environ 800.000 tonnes dont 20 stations traitant près de 420.000 tonnes dans la région du Souss », note Youssef Jebha, président de la Coopérative Zaouia. De l’aveu de beaucoup de petits producteurs, appelés à se regrouper pour mutualiser leurs efforts, c’est la mise en place d’une station d’emballage et de conditionnement qui peut résoudre cette contrainte du marché local.
Cependant, elle seule ne peut garantir la résolution de la problématique, celle-ci étant tributaire de l’implication de tous les intervenants. En effet, d’autres difficultés ont été rencontrées, face à cette importante production, notamment le transport des agrumes par camions, la mobilisation des caisses en plastique, vendues 60 DH, en plus de la question des certificats phytosanitaires pour les petits agriculteurs, de la transformation limitée des produits et de la congestion au sein du port d’Agadir, qui ne peut plus accompagner l’augmentation de tonnage et la diversification des marchés à l’export. Sur ce dernier point, les débouchés commerciaux ne manquent pas, mais les contraintes logistiques (liaisons maritimes directes) freinent encore les efforts de diversification des marchés d’exportation d’agrumes au Maroc, surtout en Afrique subsaharienne, où les droits douaniers sont encore excessifs selon les professionnels.
Source : leseco.ma
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