BASF demande un financement pour une offre potentielle de rachat de Syngenta
Le groupe chimique allemand BASF a sollicité une enveloppe de prêts des grandes banques multinationales pour une offre potentielle de rachat de la société suisse Syngenta selon plusieurs sources proches du dossier. Syngenta avait déjà rejeté une offre de rachat de Monsanto, qui veut combiner son activité de semences avec celle des pesticides du groupe suisse.
BASF et Syngenta ont refusé de commenter
L’achat de Syngenta par BASF pourrait probablement faire face à des mesures d’anti-concurrence, mais elle pourrait également empêcher le marché des semences et des pesticides d’être manipulé par des rivaux.
Les analystes estiment que la part mondiale du marché du groupe américain Monsanto pour l’activité des semences et des produits agrochimiques serait de 26 à 29 pour cent après une fusion avec Syngenta, y compris les mesures d’anti-concurrences proposées. Les parts actuelles du marché pour Monsanto sont de 16 à 17 pour cent.
BASF ne décidera de soumettre une offre pour Syngenta que quand Monsanto fera une offre formelle pour le groupe suisse, ont indiqué les sources.
Des sources avaient déjà affirmé à Reuters que BASF pourrait également acheter l’entreprise de semences de Syngenta, que Monsanto avait proposé de vendre pour alléger les préoccupations d’anti-concurrence si un accord entre Monsanto et Syngenta est conclut.
« Cependant, une combinaison de BASF avec Syngenta sans la participation de Monsanto ferait également face à problèmes importants de concurrence, particulièrement pour les fongicides en Europe », ont affirmé les analystes.
« BASF ne sera pas un premier intervenant, mais elle reste un acteur réactif, » a déclaré l’une des sources.
La même source a également déclaré que, bien que BASF ait obtenu environ 50 milliards de dollars en financement provisoire, la société serait susceptible, à terme, de financer un accord avec environ 30 milliards de dollars de dettes tout en payant le reste avec son propre argent et d’augmenter son capital.
« Après une offre potentielle, BASF peut également opter à la cession d’une partie de cette dette à Syngenta, » a rajouté une autre source.
BASF, le plus grand groupe chimique mondial en termes de ventes, développe les caractéristiques des plantes améliorées, telles que la tolérance à la sécheresse, mais compte sur ses partenaires, dont Monsanto est le plus important, d’apporter des variétés “finalisées“ sur le marché.
La division des produits de protection des cultures de BASF est de l’ordre de 5,4 milliards d’euros (5,9 milliards de dollars) en termes de ventes en 2014, soit environ 11 pour cent du marché mondial des produits chimiques agricoles, d’où son classement à la troisième position après Syngenta et Bayer.