Bayer déclare que l’union Syngenta-Monsanto inciterait une revue globale du secteur
« Une tentative réussie de Monsanto pour acheter Syngenta et former un géant de l’agrochimique inciterait les principaux rivaux à réviser aussi leurs stratégies et examiner les accords de licences croisées (c’est une activité dans laquelle une entreprise accorde des licences à utiliser ses brevets à une autre) », a déclaré Liam Condon, chef de l’unité Bayer Crop Science.
« Ceci sera déterminant et forcera tout le monde à revoir sa stratégie », a déclaré Liam Condon dans un entretien téléphonique depuis le siège de Bayer à Monheim, Allemagne. « Il y’a seulement six intervenants en recherche et développement dans ce secteur, si les deux plus grands vont se regrouper, inévitablement, tout le monde sera forcer à revoir sa stratégie. »
Après sa première offre de 45 milliards de dollars, rejetée par Syngenta, Monsanto a contacté les actionnaires de la société suisse pour faire la pression sur la direction et entamer des discussions sérieuses. Bayer, qui a déjà affirmé la vente de sa division de plastique et celle des appareils médicaux de surveillance du diabète » préfère généralement jouer un rôle actif dans la consolidation plutôt que de rester simplement un spectateur », a affirmé Condon, tout en refusant de faire des commentaires sur ce que l’entreprise ferait dans le cas de la fusion des deux rivaux (Syngenta-Monsonto).
Selon des analystes, Bayer serait un candidat majeur pour racheter la branche des semences de Syngenta, que Monsanto, aurait besoin de vendre pour des raisons des lois anti-concurrence (limitant les comportements anti-concurrentiels ou lois anti-trusts). Monsanto avait déjà lancé l’idée à Bayer l’année dernière, selon des sources proches du dossier. Bayer a une vue « claire » sur la façon dont elle va réagir si Monsanto met en oeuvre son plan de reprise, souligne Condon.
Actionnaires activistes
Les six plus grandes sociétés détiennent environ 70 pour cent du marché global des produits de protection des cultures qui est de l’ordre de 64 milliards de dollars, selon l’analyste Jeremy Redenius. Les appels lancés par les actionnaires activistes (un actionnaire activiste est un actionnaire qui utilise la part du capital qu’il détient dans une société pour influer sur le management de l’entreprise) pour les cessions aux rivaux Dow Chemical et DuPont pourraient apporter davantage d’actifs sur le marché.
Avec des ventes de 10,4 milliards de dollars à la division CropScience, Bayer est le deuxième plus grand fabricant de produits chimiques phytosanitaires après Syngenta, qui génère 11,4 milliards de dollars affirme un analyste dans une note aux investisseurs. BASF, Dow, Monsanto et DuPont viennent après Bayer avec des opérations plus petites.
Pour obtenir l’approbation réglementaire, Monsanto est prête à céder certains herbicides qui représentent des chevauchements ainsi que les semences et les traits d’union que les analystes ont estimés à une valeur de 8 à 10 milliard d’euros.
Accords de licence
La plupart des six plus grands fournisseurs ont conclu des accords de licence entre eux, et parfois des contestations sur l’utilisation de la technologie. DuPont et Monsanto ont conclu un accord de licence de technologie sur le soja il y’a deux ans pour mettre fin à une bataille juridique. BASF travaille avec Monsanto sur les herbicides pour le soja, le coton, le maïs et les cultures de canola et ils ont développé conjointement un rendement plus élevé et des graines de maïs plus résistantes à la sécheresse pour le marché américain. Bayer a conclu des accords de licence avec DuPont et BASF dans la technologie des semences.
Pourtant, jusqu’à ce qu’il y’aura une confirmation que Monsanto va réussir à acheter Syngenta, Condon voit qu’il n’y a pas de nécessité de changer de stratégie.
« Nous allons continuer à mettre en œuvre notre stratégie actuelle et, nous verrons selon le déroulement des événements comment nous devons nous adapter à la nouvelle situation du secteur. »
Source : bloomberg.com