Fruits et légumes : La détente sur les prix se dessine

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Après la flambée constatée vers la mi-janvier, le marché des produits agricoles affiche une tendance à la baisse. Mais celle-ci reste limitée à certains produits comme les tomates, les pommes de terre, les oignons, les choux fleurs, le citron et les bananes et pommes d’importation.

En revanche, les haricots verts, les courgettes et le poivron vert restent sur un trend haussier. Avec des prix qui dépassent la barre de 10 DH/kg au niveau des marchés de gros. C’est le cas pour l’haricot vert et les petits poids. Des prix qui passent au double pour la vente au détail.

A titre d’exemple, la tomate qui était négociée hier mardi à 5,33 DH/kg sur le marché de gros de Casablanca est revendue à 10,50 DH/kg au détail. Idem pour les pommes de terre et l’oignon sec dont le prix de gros est en dessous de 2,50 DH/kg étaient revendus au consommateur à plus de 4,50DH/kg. Navet, carotte, aubergines n’échappent pas non plus à la spirale. L’explication avancée par de nombreux marchands de fruits et légumes tient “à la vague de froid accompagnée de gelées qui ont affecté plusieurs régions de production de maraîchage“. C’est en effet, le cas de la région de Béni Mellal, de Fès Saïss et dans une moindre mesure, le Gharb. Par contre, la région du Souss-Massa qui approvisionne le marché national à hauteur de 70% n’a pas été affecté par les gelées. “Les seules perturbations enregistrées dans cette région remontent au mois de novembre 2014, suite aux fortes chutes de pluies“, constate un producteur. Depuis, la situation y est jugée normale. Et, elle doit également s’améliorer pour les autres régions au fur et à mesure du retour du temps clément. Mais au-delà, l’offre provenant des régions touchées par le froid a certes, quelque peu baissé mais ceci n’explique pas le niveau des prix enregistrés la semaine dernière. L’empreinte des intermédiaires est bien visible. Car, la flambée des prix n’a pas touché uniquement les fruits et légumes, elle a gagné également les viandes et poissons. Bien que les prix des viandes rouges à la carcasse soient stables depuis plusieurs mois, ils enregistrent, au détail, des augmentations de 30 à 40%.
A Casablanca, les prix/carcasse des viandes bovines et ovines se situent entre 57 et 59 DH/kg alors qu’ils passent à 90 DH/kg chez le boucher du quartier. Ceci, pour la découpe ordinaire hors choix de morceaux nobles ou encore de la chair sans os.
Dans tous les cas, l’intermédiation est pléthorique entre le producteur et le consommateur, avec au passage le prélèvement d’importantes marges. Des gains qui dépassent souvent la recette du producteur. Ces intermédiaires sont aussi légion au niveau des marchés de gros. Ils participent activement au renchérissement des transactions, quitte à recourir à l’entente sur les prix d’achat et au stockage si, la tendance à la spéculation s’annonce durable. Des “marchands“ de produits agricoles qui se sont érigés depuis belle lurette en puissant lobbying. Sinon comment expliquer les multiples et vaines tentatives du ministère de l’Agriculture à réformer les marchés de gros? Que dire également de l’expérience avortée de l’interprofession agrumicole de pénétrer directement les centrales d’achat sans passer par ces marchés de gros?
Quoi qu’il en soit, le Maroc produit 15 millions de tonnes de fruits et légumes dont à peine 10% est exporté. C’est dire l’importance de l’offre. Mais tous les prétextes sont souvent utilisés pour infléchir à profit la loi sur l’offre et la demande : intempéries, terrain impraticable, gelée et sécheresse.

Source : leconomiste.com

 

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