Il faut empêcher le Maroc de consolider sa position sur le marché russe, Joanma Mesado (Espagne)
« Si l’embargo russe sur nos agrumes dure plus longtemps, évidemment, nous aurons des difficultés à récupérer le peu d’espace que nous avions sur le marché russe, car il sera occupé par les agrumes du Maroc et d’autres producteurs du bassin méditerranéen, comme l’Egypte et la Turquie » a déclaré Joanma Mesado, technicien d’agrumes de l’organisation agricole de valence, Unio de Llauradors i Ramaders.
Joanma Mesado affirme avoir une préoccupation pour les conséquences d’un embargo russe sur le secteur des agrumes de la communauté de Valence et, par conséquent, appelle à mettre en place des mesures pour empêcher les pays tiers à « consolider leur position sur ce marché attrayant. «
« Depuis l’annonce des sanctions par la Fédération de la Russie pour certains produits alimentaires dans l’Union Européenne, la fédération a entamé des contacts avec d’autres pays pour éviter d’avoir une pénurie de ces produits. Le Maroc, l’Egypte et la Turquie sont les principaux pays qui fourniront les agrumes pour la Russie, avec des pays d’Amérique du Sud comme le Chili « , explique Mesado.
Par conséquent, «si l’UE continue avec une attitude aussi faible et ne marque pas une forte position face à cette situation, les exportations marocaines vers la Russie augmenteront progressivement surtout avec les perspectives d’une période prolongée de l’embargo contre notre production» ajoute-t-il.
Selon ASPAM (l’Association des producteurs d’agrumes du Maroc), le Maroc prévoit de tripler les exportations vers la Russie à l’horizon 2018. Le Plan Maroc Vert vise à accroître la production d’agrumes à 2,9 millions de tonnes en 2018 et à augmenter les exportations à 1,3 millions de tonnes, avec l’objectif de doubler la production d’agrumes pour atteindre, environ, 3,19 millions de tonnes par an en 2020.
Concernant son programme pour 2013-2015, l’Association Marocaine des Exportateurs (ASMEX) a cité le marché russe parmi les destinations qui pourraient stimuler les exportations marocaines.
Devant cette situation, l’organisation Unió de Llauradors i Ramaders propose via Mesado que « étant donné que ces pays ont conclu des accords de libre échange -càd accords préférentiels- et autant que s’exercera le veto de russe sur l’UE, ces mêmes accords devraient être révisés afin de respecter la Préférence Communautaire et que nos produits soient prioritaires sur le marché de l’UE « , Relate Mesado.
À l’heure actuelle, la Russie est devenue le premier client d’agrumes du Maroc, en recevant 60% des exportations. Lors de la campagne 2012-2013, le Maroc a envoyé près de 200.000 tonnes de mandarines à la Russie, ce qui représente une augmentation de 52% par rapport à la campagne précédente.
Source : elmundo.es