Jaouad Chami : «Le SIAM est le plus grand salon agricole en Afrique»
En quelques années seulement, le SIAM s’est imposé comme un rendez-vous incontournable pour les acteurs du secteur agricole et la région de Meknès. Chef d’orchestre de l’organisation du salon, le commissaire général Jaouad Chami dresse un bilan satisfaisant de l’évènement.
Le SIAM en est à sa 14e édition. Quel bilan faites-vous de ses 14 années d’existence ?
Je placerais les 14 ans d’expérience du SIAM sous le signe de l’innovation et l’amélioration permanente. En fait, les indicateurs nous donnent satisfaction. D’abord, en tant que vitrine du secteur agricole marocain, le SIAM est parvenu à imprimer une image très moderne et ambitieuse de l’agriculture marocaine, dont dépend 40% de la population. En effet, le salon a réussi à doter le monde rural de véritables outils d’échanges et de transformations propres à l’agriculture pour en faire une véritable force motrice du développement économique et social. Nous atteignons un taux de fidélité de 87% avec une forte dynamique commerciale, avec une aura de plus en plus forte à l’international, en plus d’une intense couverture médiatique, inégalée par ailleurs.
Quelle est la place du SIAM au niveau continental et mondial ?
Aujourd’hui, le SIAM est le plus grand salon du secteur agricole en Afrique. Il a réussi à s’imposer comme le rendez-vous incontournable pour l’agriculture africaine et internationale. Au delà du Maroc, il a prouvé que l’agriculture africaine a toute sa place pour faire face aux défis de sécurité et d’autosuffisance alimentaire. Cette vision place le SIAM en socle du commerce agricole pour l’Afrique qui, désormais, peut solidifier ses relations économiques et commerciales, afin d’en y tirer meilleur profit de la coopération Sud-Sud portée au plus haut sommet de l’Etat par SM le Roi Mohammed VI. Ce qui vient confirmer la vocation panafricaine du salon, en ce sens qu’elle participe à bâtir la base d’une agriculture africaine multisectorielle de qualité, saine, durable et compétitive à l’échelle internationale.
Comment ont évolué l’organisation et le management du salon des années durant ?
Avec son conseil d’administration réunissant toutes les forces vivantes du secteur, les professionnels, les institutionnels de tutelle, le SIAM est un exemple. Depuis 2006, il s’est consolidé au rythme de l’évolution des activités du monde rural, des défis de la planète en matière agricole, des expériences tirées de l’organisation de chaque édition, et des perspectives visées par le Plan Maroc Vert depuis 2008. Du point de vue commercial, on ne peut que se réjouir des opportunités qu’a créées le salon au fil des ans. A titre d’exemple, le pôle machinisme, pendant les 5 jours du Salon, est le théâtre de promotions et de ventes qui représentent entre 30 et 50% du chiffre d’affaires annuel des exposants. Une véritable bourse! Espace d’achat de matériel neuf, c’est aussi le thermomètre de modernisation des petites exploitations. Plus de 16 millions de DH de marchandises ont été écoulées en 5 jours pour les coopératives. Ce qui représente plus de 65% de leur chiffre d’affaires annuel. Au-delà des indicateurs précités, on peut mesurer la performance du salon à l’aune des conventions signées et l’apport indéniable des conférences. Il signe aussi l’extraordinaire émulation et interactions entre les régions et l’évolution et la qualité des expositions des produits du terroir. Par ailleurs, on peut être fier de l’esthétique de l’ensemble de ce salon, en plus des standards de sécurité et d’hygiène qu’il respecte à la lettre.
Qu’en est-il de l’impact économique du SIAM pour les professionnels du secteur agricole et la région de Meknès ?
A vocation agricole, la région de Meknès-Fès dispose du climat, d’un écosystème favorable au développement du secteur agricole, et surtout de structures d’enseignement agricole, à savoir l’Ecole nationale d’agriculture et l’Ecole d’horticulture. Evidemment, le SIAM a un impact très significatif dans la région. En plus d’être attractif, c’est un rendez-vous qui stimule le développement du tourisme culturel, professionnel et économique dans la ville de Meknès par le flux de visiteurs venant de toutes les régions du Maroc et du monde.
D’ailleurs, la région de Meknès durant la période du salon connaît un pic très intense en termes de flux sur tous les réseaux routiers, autoroutiers et aéroportuaires. Au-delà, le SIAM est un acteur non négligeable dans la création d’emploi et la lutte contre le chômage. Il participe très activement à la formation au renforcement des capacités des jeunes qu’il emploie. Qu’il s’agisse d’emplois temporaires ou fixes. Mais surtout Il a été le révélateur de métier de « standiste ». C’est dire que le SIAM est générateur de ressources économiques directes et indirectes pour la région Meknès-Fès, un excellent outil d’impact socio-économique pour tous les autres secteurs et nos populations.
Le PMV arrive à échéance cette année. Comment le SIAM a accompagné les dix années du plan ? Et quelles sont les perspectives d’évolution du SIAM après 2020 ?
Véritable succès, le PMV est parvenu à transformer profondément ce secteur qui est devenu plus moderne, de plus en plus productif, davantage compétitif, et surtout autonome par l’utilisation de nouveaux outils et des nouvelles méthodes en matière d’irrigation, de transformation industrielle, de jardinage, et de production élevage. Les instruments juridiques, matériels, économiques et les mesures d’accompagnement consentis aux acteurs intervenants dans le domaine ont favorisé la consolidation du tissu social et économique des paysans qui y contribuent à hauteur 14% au PIB du Maroc. Pour sa part, le SIAM a contribué au maillage entre les régions marocaines, les partenaires africains et étrangers, et tous les opérateurs du secteur agricole pour que se crée le cadre idoine des échanges d’expertises, de découvertes, de commercialisation et de partenariats solidaires en matière d’agriculture. Donc, cette édition, à connotation spéciale, puisqu’elle sera l’occasion d’introduire la nouvelle feuille de route du PMV, poursuivra l’accompagnement de ce processus, en restant toujours un outil de réflexion, de réseautage, et en demeure un socle d’expositions et de commerce pour nos agriculteurs.
En servant aussi de courroie de transmission de cette stratégie vitale, le SIAM devra donner le nouveau tempo de ce que sera l’agriculture marocaine et africaine de demain : authentique, saine, solidaire, économe, intelligente et durable, et surtout pourvoyeuse d’emplois.
Source : lavieeco