La tomate marocaine est très compétitive sur le marché européen, interview avec M. Abdelfattah Baalla cogérant de Suncrops
Suite à la vive réaction des espagnols, des îles canaries, sur la présence de la tomate de Suncrops le mois dernier, M. Abdelfattah Baalla, cogérant de l’entreprise Suncrops, a accepté de nous livrer son point de vue
Hortitechnews : On a vu dernièrement que les espagnols n’ont pas apprécié la présence de votre tomate sur les supermarchés des Canaries, est-ce la première fois que vous commercialisez là-bas ?
Abdelfattah Baalla : C’est sûr que ce n’est pas la première fois qu’on le fait. Comme vous le savez le Maroc exporte plusieurs produits vers l’Union Européenne, étant donné que les îles Canaries en font partie, notre tomate a surement du être vendue là-bas à plusieurs reprises.
HTN : Pourquoi, à votre avis, SITCA (l’union des travailleurs indépendants des Canaries) a exprimé ses doutes sur la légalité de l’importation de la tomate marocaine vers les îles Canaries et que L’organisation Plataforma por la Defensa del Tomate, Frutas y Hortalizas de Canarias a déposée une plainte contre cette importation Tomate?
A. Baalla : Depuis que le Maroc a commencé à exporter ses produits à l’Union Européenne, il a été sujet de plusieurs attaques de la part des producteurs européens et surtout les espagnols. La tomate Suncrops n’est pas la première à être concernée et ne sera pas la dernière. En plus, s’il n’y avait pas un vrai besoin en tomate sur les iles canaries nos produits ne seraient pas arrivés là-bas, puisque les frais de transport sont très élevés. Si les producteurs canariens arrivaient à assurer de l’autosuffisance, la tomate marocaine n’aurait jamais pu intégrer ce marché.
Il faut reconnaitre que la tomate marocaine est compétitive sur le marché européen. Notre qualité de produit et nos prix nous garantissent notre position sur ce marché. Les producteurs espagnols n’arrivent pas à produire des produits compétitifs, c’est donc prévisible qu’ils cherchent d’autres moyens pour le faire. C’est de la pure provocation par des lobbys qui ne sont pas satisfaits de l’accord entre l’U.E et le Maroc.
HTN : Vous avez reçu un écrit officiel sur le sujet ?
A. Baalla : Non on n’a rien reçu d’officiel, ça reste que des articles publiés par la presse espagnole qui n’ont aucune importance du point de vue réglementaire. S’il y a avait un vrai problème de dépassement du quota pour la tomate marocaine c’est la commission européenne qui va avertir l’EACCE et ce dernier traiterai le sujet avec le groupe concerné.
HTN : Est-ce que ces protestations ont eu un impact sur les importations ?
A. Baalla : Pas du tout puisque ce n’est pas officiel. En plus, très peu de gens en ont entendu parler.
HTN : On ne voit pas de réponse sur les attaques des espagnoles ou celles des hollandais, pourquoi à votre avis ?
A. Baalla : C’est tout à fait normal qu’il n’y a pas réponse à ces attaques, le jour ou on aura une ou des réclamations officielles on sera mener à répondre, sinon rien ne nous oblige à le faire. En plus, les professionnels du secteur connaissent très bien les règles de l’art.
HTN : A votre avis, quels sont les atouts de la tomate marocaine ?
A. Baalla : Principalement c’est la compétitivité. Notre tomate se cultive au Maroc et se vend à l’UE donc logiquement on a des charge en plus, malgré cela notre tomate arrive facilement a concurrencé celle produite en Europe. Grâce à la qualité de notre produit et sa salubrité. Le Maroc a très peu d’alerte et de notifications pour les résidus de pesticides que les autres pays. Ceci marque un point de plus pour le compte du Maroc lui permettant de gagner la confiance du consommateur Européen.
HTN : Suncrops est un groupe relativement récent et a pu s’imposer sur la scène nationale et sur le marché international. Quel est le secret de cette réussite ?
A. Baalla : A vrai dire, nous avons commencé la production en 1993. En 1997, on a adhéré à la coopérative COPAG pour environ 7 ans. En 2004, on a créé Suncrops. Nous sommes un groupe d’ingénieurs agronomes qui se connaissaient avant la création de l’entreprise et nous avons augmenté progressivement nos superficies. Notre point fort c’est un engagement moral entre les partenaires en plus des bénéfices partagés par tout le monde.