Les temps sont durs pour les tomates et les agrumes marocains
Les deux locomotives des exportations agricoles marocaines, à savoir les agrumes et les tomates, sont désormais en perte de vitesse. Les agrumes, dont la part exportable par rapport au volume produit est passée de 25% contre 40% il y a cinq ans, viennent de connaître un nouveau coup dur.
Selon Médias 24, les agrumes marocains ont été interdits d’entrée aux Etats-Unis par les autorités sanitaires, alors même que l’Amérique du nord absorbe désormais 15% des exportations d’agrumes du royaume, contre 20% exportés vers l’Union européenne et près de la moitié vers la Russie.
Si officiellement ce blocage est dû à des raisons sanitaires, en l’occurrence l’interception d’une cargaison de clémentines contenant des larves de la cératite (mouche méditerranéenne des fruits), le site d’information économique croit savoir qu’il pourrait s’agir d’une mesure protectionniste, vu que ces produits constituent vraisemblablement une sérieuse concurrence pour l’Etat californien, berceau des oranges et des clémentines aux Etats-Unis.
L’ONSSA rassure
Dans un communiqué diffusé ce vendredi, l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) se veut rassurant en indiquant qu' »aucune transgression aux protocoles de contrôle adoptés conjointement par les autorités phytosanitaires marocaines et américaine n’ayant été constatée, les deux parties sont parvenues à la conclusion que des mesures complémentaires (…) devront être mises en œuvre, pour renforcer le plan d’action de surveillance de cet insecte (mouche méditerranéenne, ndlr) ».
Des mesures qui devraient permettre de lever la suspension « dans les meilleurs délais », ajoute, un brin volontariste, l’établissement public qui travaille sous la houlette du ministère de l’Agriculture.
La tomate victime des caprices du climat
Dans le même temps, la tomate marocaine « n’a plus de chance de se retrouver sur les étals européens », écrit l’Economiste dans son édition du 22 janvier, en raison du climat clément dans les pays importateurs.
En effet, le « réchauffement des températures en Europe fait que la production est devenue plus importante, réduisant la compétitivité des produits marocains », explique au HuffPost Maroc Hassan Benabderrazik, ancien secrétaire général au ministère de l’Agriculture.
« Le pouvoir d’achat a baissé dans certains pays d’Europe ainsi que le dynamisme des marchés, qui souffrent du climat de crise économique et d’insécurité liée au terrorisme », tente Omar Mounir, vice-président de l’Association marocaine des producteurs et exportateurs de fruits et légumes (APEFEL). Résultat: les prix de vente à l’export vacillent entre 0,35 et 0,45 euros le kilo, alors que pour être rentables, les tomates devraient être vendues à plus de 0,60 euros le kilo.
Source : huffpostmaghreb.com