L’odeur d’un insecte femelle fait fuir les mâles ravageurs

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Les propriétaires de centaines de vergers du Québec installeront à la mi-mai des diffuseurs qui dégagent l’odeur des femelles, pour empêcher les mâles de fréquenter leurs vergers cet été. Ils croient ainsi pouvoir protéger les pommes et réduire la quantité d’insecticide qu’ils utilisent.

« Ça sent la femelle partout. Le mâle ne sait plus où s’orienter. Il ne peut plus s’accoupler. Ça casse la fécondation de la femelle, la production des larves, et ça interrompt le cycle de reproduction suivant », explique le conseiller agricole et directeur du centre Agropomme, Roland Joannin.

Chez le carpocapse, le cycle de vie complet revient à deux reprises durant la saison estivale. Ce ravageur pique la pomme dès le début de sa croissance et en provoque la chute avant sa maturité.

Pour éviter ce dommage aux récoltes, les pomiculteurs appliquent de quatre à sept traitements d’insecticide par saison.

À Saint-Antoine-Abbé, en Montérégie, où le problème était criant, des expériences de confusion sexuelle chez les mâles, menées à partir de 2011, ont permis de réduire les arrosages d’insecticide à un seul traitement en 2015.

Partout au Québec

La technique est actuellement très répandue en Europe et en Afrique du Sud. Le Québec est en passe de devenir la province canadienne qui en fera le plus important usage.

« Le ministère de l’Agriculture s’est beaucoup intéressé aux résultats que nous avons obtenus, relate Daniel Cormier, chercheur en entomologie fruitière de l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement [IRDA] de Saint-Bruno. Le programme de confusion sexuelle s’étendra à l’échelle provinciale, avec la collaboration des professionnels du MAPAQ et de techniciens agricoles privés ».

Le programme, financé à hauteur d’un million de dollars par le MAPAQ, s’étendra sur plus de 1000 hectares de vergers des Basses-Laurentides, de la Montérégie, de l’Estrie, du sud-ouest du Québec et de l’île d’Orléans.

Dans la région des Basses-Laurentides, la municipalité de Saint-Joseph-du-Lac s’impliquera également dans le projet en incitant les résidents de deux rues résidentielles, les rues Brassard et Théorêt, adjacentes à des vergers commerciaux, à participer au programme de confusion sexuelle.

« Pour moi, c’est aussi un projet citoyen. Si tout le monde y participe, on pense que les arrosages d’insecticide contre ce ravageur tomberont à zéro dès la deuxième année d’utilisation. On va faire du porte-à-porte pour solliciter la participation des résidents urbains. On a l’idée de plonger toute la région dans la confusion sexuelle de ces insectes », dit M. Joannin.

Source : journaldemontreal.com

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