Marché mondial : l’orange
Après une année marquée par une forte demande en oranges, stimulée par le coronavirus, l’année 2021 a commencé avec des conditions de marché légèrement moins favorables. Les prix sont sous pression du fait des volumes élevés sur le marché. Outre les oranges espagnoles, il est possible de trouver sur le marché des oranges turques, égyptiennes et marocaines. Les premières oranges ont été récoltées dans l’hémisphère sud et des volumes plus importants sont attendus dans les prochains mois. En Afrique du Sud, les conditions météorologiques ont posé quelques problèmes, mais dans l’ensemble, il devrait y avoir des volumes habituels d’oranges de bonne qualité.
Pays-Bas : un marché plutôt difficile ; les fournisseurs veulent plus que ce que le marché est prêt à payer
« La vente d’oranges n’est pas très fluide en ce moment. Alors que l’année dernière, tout le monde achetait des agrumes suite à l’arrivée du coronavirus, cet enthousiasme est désormais bien plus mitigé », explique un importateur. « De plus, nos ventes au secteur de la restauration, qui normalement absorbe beaucoup d’oranges, manquent cruellement. En bref, la consommation et le pressage des oranges sont inférieurs aux quantités disponibles. Les prix sont donc sous pression. Les producteurs espagnols veulent beaucoup plus d’argent que ce que le marché est prêt à payer et l’Égypte semble avoir des volumes quasi infinis. En somme, le marché est particulièrement difficile ».
Belgique : des volumes additionnels mettent la pression sur le marché
Les conditions du marché belge de l’orange ont été favorables tout au long de la saison. Décembre fut un mois particulièrement chargé. Mais après le passage à la nouvelle année, la demande est retombée à des niveaux à peu près normaux. « Les ventes se sont déroulées sans problème et la qualité des agrumes espagnols a été très bonne », explique un négociant belge. Outre l’offre espagnole, on trouve actuellement sur le marché des fruits en provenance de Turquie, du Maroc et d’Égypte. L’arrivée de ces volumes supplémentaires exerce une certaine pression sur le marché, ce qui est nuisible aux prix.
Allemagne : l’Espagne et l’Egypte dominent
En Allemagne, l’offre provient actuellement essentiellement d’Espagne et d’Égypte. L’Espagne domine sur le segment des oranges de table avec les variétés tardives Lane Late, Navelate et Salustiana. L’Égypte est actuellement le principal fournisseur d’oranges à jus, avec en particulier les Valencias Late. La Turquie est également présente avec la Washington Navel. Pour les oranges sanguines, l’Italie est désormais seule sur le marché avec la Moro.
Les prix des oranges sanguines sont nettement plus élevés que ceux de l’année dernière à la même époque. En revanche, le prix de l’Égypte est inférieur à celui de l’année dernière. Pour l’instant, la saison espagnole se déroule de manière satisfaisante. La demande a quelque peu diminué dans la seconde moitié de la saison, tandis que les gros calibres sont plutôt rares. Sur le long terme, l’Égypte continue de gagner du terrain, surtout dans le segment du discount. Dans le même temps, le marché laisse de moins en moins de place aux oranges turques et marocaines. Il y a encore de la place pour des variétés nouvelles et innovantes, surtout dans le segment des oranges de table. La Cara Cara et la Powell, entre autres, sont très demandées dans le commerce de gros allemand.
Italie : crise de l’orange en Sicile et dans la partie ionienne de l’Italie
La saison des oranges en Sicile n’a jamais été aussi agitée que cette année. Les prix changent très rapidement. Un jour, ils tournent autour de 0,25 euro ; le lendemain, ils atteignent entre 0,30 et 0,50 euro. Par conséquent, la planification adéquate devient impossible. La saison de culture a été fortement affectée par les 55 jours de pluie hivernale, ce qui a fait chuter la production de 30 %. Malgré cela, les volumes sur le marché sont très importants et certains parlent même d’une offre excédentaire. Compte tenu du manque d’équilibre du marché, une grande partie des fruits est écoulée auprès de l’industrie de la transformation.
Les entreprises siciliennes ne semblent pas être les seules à être touchées par la crise de l’orange, mais aussi celles de la côte ionienne de l’Italie. « La demande en oranges a chuté de façon spectaculaire tant sur le marché national que sur le marché européen. Les prix des oranges Navel atteignent à peine 0,15 €/kg. L’Albanie est peut-être le seul pays où les oranges italiennes sont sollicitées, étant donné la mauvaise qualité des oranges grecques suite aux gelées de ces dernières semaines », confie un négociant de la province de Tarente, dans les Pouilles.
Un négociant du nord de l’Italie signale que les prix des oranges se situent à des niveaux inférieurs à la moyenne. Cette situation, qui dure depuis le début de la saison, est le résultat de plusieurs facteurs. Tout d’abord, les calibres disponibles sont de petite taille. Dans le nord du pays, les prix de gros des calibres les plus larges se situent entre 1,20 et 1,40 €/kg. Toutefois, la plupart des lots sont constitués de petits calibres qui n’atteignent pas ces prix. Les oranges biologiques sont une exception. Selon le négociant, on observe une forte demande d’oranges biologiques et les prix se situent à un excellent niveau.
Espagne : une concurrence féroce de l’Égypte et de la Turquie
L’Espagne fournit actuellement des oranges Lane Late et, en avril, elle commencera à expédier des oranges Navel Barfield, Powel et Chislett, qui seront suivies par les oranges Valencia à la fin mai et en juin. Les ventes d’oranges espagnoles sont globalement calmes en ce moment, en raison de la montée en flèche des prix à l’origine et de la concurrence féroce de l’Égypte et de la Turquie. « Le prix des oranges égyptiennes sur les marchés est le même que celui des oranges espagnoles à l’origine. Nos marges sont maintenant si étroites que nous réalisons à peine un bénéfice », souligne un exportateur espagnol.
Cette année, en raison du gel, les variétés tardives ont vu leur production diminuer en Andalousie. La production de ces variétés a également diminué à un moindre degré dans la région de Valence, où les averses et les gelées de janvier ont réduit encore un peu plus les volumes de certaines zones de culture spécifiques. La spéculation sur le terrain est une source de stress pour les négociants, car les sociétés de commercialisation veulent être assurées d’un approvisionnement suffisant. Certains exportateurs craignent également que les oranges dont la qualité a été affectée par le gel aient pu être mises sur le marché, ce qui aurait un impact négatif sur les ventes.
La saison des oranges égyptiennes et turques devrait se terminer vers mai/juin, mais la consommation d’agrumes sera plus faible en raison du début de la saison des fruits d’été. Dans la deuxième phase de cette campagne, l’Égypte apparaît comme un concurrent toujours plus féroce face aux oranges espagnoles. « Outre des prix compétitifs, l’Égypte parvient à prolonger sa saison et à améliorer progressivement ses méthodes de culture ainsi que la qualité de ses oranges. La concurrence des pays tiers se renforce dangereusement chaque année. Les oranges espagnoles vont connaître des temps difficiles », affirme l’exportateur.
Égypte : la demande d’oranges Valencia a atteint de bons niveaux
La saison des oranges Valencia en Égypte est bien engagée. La demande était très faible il y a deux mois, mais elle a maintenant atteint un bon niveau. Les prix sont légèrement inférieurs à ceux d’il y a un mois, car l’offre augmente. Les volumes exportés ont déjà augmenté de 30 % par rapport à la même époque l’année dernière. L’Inde et la Chine sont des marchés particulièrement intéressants et la demande progresse également en Europe, maintenant que la saison espagnole est terminée. Comme il faudra encore attendre au moins deux mois avant que l’Afrique du Sud ne commence sa saison des Navels, les oranges égyptiennes auront dans les prochains mois la plus grande part de marché au monde.
États-Unis : la forte demande d’oranges devrait se poursuivre
« La demande est sans doute plus soutenue que d’habitude en raison du COVID-19 », a déclaré un négociant californien. L’offre d’oranges Navel a été bonne. Actuellement, le négociant travaille avec sa variété de printemps et la variété Washington. Les prix des oranges ont été élevés et le négociant s’attend à ce que la forte demande se poursuive en raison du temps plus chaud.
Parallèlement, la demande d’oranges de Floride est élevée. « On observe un pic de la demande pour les oranges de Floride ; les ventes au détail sont très bonnes et stables », a déclaré un négociant de Floride. En termes d’offre, la récolte des Valencias Florida Classic devrait être disponible jusqu’en mai / juin. Selon le négociant, la fin de la campagne devrait se faire normalement, même si la saison a commencé quelques semaines plus tard cette année.
Afrique du Sud : les volumes de Navel seront équivalents à ceux de l’année dernière
La récolte des oranges Navel précoces a débuté à Letsitele. Le prix moyen intérieur est de R 9,34 / kg. Selon un négociant, la récolte a commencé plus tard cette année et les volumes sont inférieurs à ceux de l’année dernière. Les volumes d’oranges Navel dans la région du Limpopo Senwes (Marble Hall / Groblersdal) ont retrouvé des niveaux normaux et la récolte devrait être bonne. Dans la vallée Sundays River (Kirkwood, Addo) du Cap-Oriental, la production s’annonce également bonne avec une légère augmentation attendue. En revanche, dans la Gamtoos Valley (Patensie, Hankey), la sécheresse persistante devrait avoir un impact considérable sur les volumes et les calibres. Une récolte relativement standard est également attendue dans le Cap-Occidental, bien qu’elle soit inférieure de 10 % à celle de l’année dernière. Dans tout le pays, les volumes de Navel devraient être pour la plupart conformes à ceux de l’année dernière (les exportations de Navels en 2020 s’élevaient à 25,2 millions de boîtes de 15 kg). L’exportation précoce de Navels commence aux alentours de la semaine 16 ou 17.
Les oranges Valencia à Letsitele et Hoedspruit (province du Limpopo) ont bien récupéré grâce aux pluies bénéfiques de l’été. De bonnes récoltes sont attendues. Des volumes plus faibles de Valencias sont attendus dans le Cap-Oriental et le Cap-Occidental, bien qu’ils restent supérieurs à la moyenne quinquennale. Au total, on estime l’augmentation à environ 7 %, par rapport aux 46,9 millions de boîtes de 15 kg de 2020. La répartition des calibres est normale.
Les exportateurs s’attendent à de bonnes ventes pour les oranges en raison du coronavirus et de la hausse de la demande en matière de vitamine C. L’exportation des oranges Valencia commence vers la semaine 20.
Chili : premières Navels attendues pour le début du mois de juin
La saison des oranges Navel débutera début juin, en semaine 23 et durera jusqu’en semaine 35. Les volumes en provenance du Chili devraient être similaires à ceux des années précédentes. Les oranges du Chili sont majoritairement expédiées vers les Etats-Unis et l’Asie.
Argentine : des volumes plus importants attendus la saison prochaine
La saison des oranges en Argentine commence en mai, autour de la semaine 20, avec les oranges Navel. Les Salustianas arrivent en semaine 26 et sont suivies de très près par les oranges Valencia en semaine 27. La qualité et les calibres de ces oranges devraient être bons. On s’attend également à des volumes plus importants cette saison. Le temps sec du printemps et de l’été devrait garantir une bonne qualité pour cette saison. Bien que les tailles pourraient être légèrement plus petites, on prévoit toujours des calibres acceptables. Les oranges d’Argentine sont surtout destinées à l’Europe, au Moyen-Orient, à la Russie et au Canada.
Uruguay : les premières oranges attendues en mai
Les perspectives de la saison des oranges uruguayennes sont similaires à celles de l’Argentine. La campagne commence en mai, autour de la semaine 20, et l’on s’attend à une bonne qualité et à de bons calibres en raison du temps sec. Le volume total devrait légèrement augmenter. Les débouchés de l’Uruguay se situent également en Europe, au Moyen-Orient, en Russie et au Canada. La saison s’étend jusqu’à la semaine 45 avec les oranges Valencia. L’approvisionnement en Navels se termine dès la semaine 34.
Chine : le marché est ouvert aux oranges espagnoles
Lors de la précédente campagne d’agrumes, de nombreuses grandes zones de production du sud du pays ont subi l’impact de la grêle et de la pluie. Par conséquent, une grande partie de la production d’agrumes a connu des problèmes de qualité, ce qui a un impact sur l’ensemble du marché des agrumes. Depuis novembre de l’année dernière, le marché des agrumes a été particulièrement imprévisible, ce qui a créé des contraintes importantes pour les producteurs et les négociants. Certains des mauvais lots sont maintenant sortis du marché et sont remplacés par des lots de qualité. Les oranges provenant de Wogan et de Wuxiangan se vendent à bon prix.
Cette année, l’importation d’oranges espagnoles a été autorisée, mais de nombreux importateurs chinois ne veulent pas importer d’oranges cette saison. Les oranges égyptiennes et américaines sont actuellement sur le marché. Les volumes disponibles sont limités, ce qui exerce une certaine pression sur les prix. La demande, en revanche, est plutôt bonne. L’année dernière, le marché chinois s’est également ouvert aux oranges chiliennes. Différents importateurs ont annoncé qu’ils souhaitaient importer les premiers volumes au cours de la prochaine saison.
Australie : les Navels représentent 87 % de la production
L’Australie se prépare à la saison des oranges Navel et, selon les dernières statistiques de Hort Innovation, 511 345 tonnes d’oranges ont été produites durant l’année se terminant en juin 2020 ; soit une baisse de 3 % par rapport à l’année précédente. Cependant, la valeur de cette production a augmenté de 4 %, pour atteindre 414,7 millions de dollars. Environ 38 % de la production totale d’oranges a été utilisée par l’industrie de transformation, notamment pour la fabrication de jus. Les exportations d’oranges fraîches ont également augmenté de 7 % en termes de volume, pour atteindre 201 268 tonnes d’une valeur de 310,1 millions de dollars.
Les oranges Navel ont représenté 87 % de la production expédiée sur le marché du frais et les oranges Valencia 13 %. Les faibles volumes restants correspondaient à d’autres variétés, telles que les oranges sanguines et les oranges Cara Cara. Au cours de l’année, 62 % des ménages australiens ont acheté des oranges fraîches.
Source: www.freshplaza.fr