Maroc, Afrique du Sud et Californie : triangle des bermudes pour les agrumes espagnols
La concurrence fait rage dans le secteur des agrumes. La levée des tarifs douaniers sur les oranges importées de l’Union européenne (UE) à travers certains pays producteurs est une tendance qui se consolide dans plusieurs marchés et fait déclencher de plus en plus d’alarmes en Espagne.
La justice européenne vient de demander que la sentence qui a déclaré invalide l’accord commercial entre la commission européenne et le gouvernement du Maroc pour libéraliser l’entrée des fruits et légumes soit annulée.
Selon le site espagnol « levante-emv », le secteur des agrumes « une des cultures dont le Maroc et l’Espagne sont compétitifs » non seulement bénéficie d’un quota de 300.000 tonnes pour les oranges et de 175.000 tonnes pour les clémentines, mais aussi des prix d’entrée inassumables pour le secteur. Ainsi, le pays alaouite pourra placer dans le vieux continent, jusqu’à 475.000 tonnes d’agrumes à « des conditions très favorables ».
Conflits politiques
L’UE et le Maroc ont conclu en 2012 un accord établissant des mesures qui visent à libéraliser le commerce des produits agricoles, produits agricoles transformés, poissons et produits de la pêche. Le front du Polisario s’est introduit en ligne décembre dernier pour demander l’annulation de l’accord agricole sous prétexte que le Sahara ne fait pas partie du territoire marocain.
Mardi 13 septembre l’avocat général de la cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a exprimé sa recommandation qui consiste en l’annulation de l’arrêt du Tribunal de l’Union européenne du 10 décembre 2015, qui avait conclu à l’annulation partielle de l’accord agricole (article du 15 septembre).
Selon les statistiques officielles, le Maroc (qui a une production d’oranges d’un million de tonnes par campagne) exporte normalement 9% de ses agrumes aux États-Unis, 20% (soit 200.000 tonnes) vers l’UE et près de la moitié en Russie.
Afrique du Sud
Toujours selon le même site, la concurrence pour les producteurs espagnols ne vient pas seulement de l’Afrique du Nord. Les organisations représentatives du secteur agrumicole espagnol ont demandé au parlement européen et au gouvernement espagnol de contester la levée des droits de douane sur les oranges importées d’Afrique du Sud. Elles estiment que cette libéralisation représente un coup sévère à ce secteur qui est très sensible à toute offre excédentaire. Les organisations ont mit le point sur la situation difficile du secteur agrumicole à cause de l’introduction de 400.000 tonnes d’oranges d’Afrique du Sud en 2015 et de l’embargo russe sur les produits européens.
D’autre part, la Californie pourrait écarter les clémentines espagnoles du marché des États-Unis. Deux grandes multinationales de Californie « Wonderful Citrus et Sun Pacifique » boostent la consommation des mandarines californiennes après le succès de leurs marques ce qui représente également une menace pour le secteur espagnol. À noter que la région de Valence exporte annuellement des agrumes dont la valeur est de 2.000 millions d’euros.