Olivier : une bactérie « exotique » menace les oliviers les plus appréciés du sud de l’Italie
Le coût à ce jour de l’épidémie, en comptant seulement les arbres perdus, est de 250 millions d’euros, mais ce chiffre est appelé à augmenter fortement car 8000 hectares sont déjà touchés par une bactérie. La région de Puglia (Pouilles) au sud de l’Italie, la plus importante zone productrice de l’huile d’olive du pays est sous l’attaque d’une espèce exotique, Xylella fastidiosa, une bactérie de plantes identifiée la première fois dans les Amériques. Elle est responsable d’un désastre dans les oliveraies. Dans le Salento, la moitié sud de la région (qui forme le talon sur la «botte» de l’Italie), environ 800 000 arbres, (10%), sont maintenant infectés.
La majorité des arbres de cette région sont des centenaires, vieux de quelque 500 ans, succombent à l’infection, les plantes se dessèchent et deviennent incapables de fructifier.
Le coût à ce jour de l’épidémie, en comptant seulement les arbres perdus, est de 250 millions d’euros. Mais ce chiffre est appelé à augmenter fortement. Dans un état de désespoir, la région a fait appel à des experts des États-Unis pour l’aider à contenir la contagion qui a commencé l’année dernière et se répand de façon alarmante et menacent de dévaster l’économie locale.
Angelo Corsetti, un porte-parole de la Coldiretti, l’organisation agricole nationale, a déclaré que, avec un tel enjeu, les oléiculteurs se préparent à des mesures drastiques pour stopper l’épidémie. “La maladie continue de se propager grâce aux températures estivales et nous devons prendre les bonnes mesures. Il y aura une sorte de «ceinture sanitaire» de 8000 hectares d’oliviers qu’on va, obligatoirement, détruire », at-il dit.
Anna Maria D’Onghia, le chef de la protection des végétaux à l’Institut Agronomique Méditerranéen de Bari, a déclaré que Xylella fastidiosa semble être la principale cause du problème, mais il est probable que des champignons pathogènes, non encore identifiés, contribuent peut être au dépérissement des arbres.
Elle a déclaré au journal “Corriere del Mezzorgiorno“ que la dévastation des oliveraies de la région du Salento a été le premier cas jamais vu en Europe. Elle a noté aussi que le type de bactéries identifiées dans les arbres de Pigalia était légèrement différent de l’organisme qui avait attaqué les légumineuses du Brésil et de la vigne en Californie. Certaines espèces d’insectes piqueurs-suceurs seraient responsables de la propagation de l’infection d’un arbre à un autre.
Cette bactérie (qui a plusieurs sous espèce) peut être présente sur une très large gamme de plantes hôtes, notamment l’amandier, le pêcher, le prunier, l’abricotier, vigne, les agrumes…etc. Il est important de noter que les végétaux peuvent être porteurs de la bactérie sans présenter de signe de la maladie.
Selon l’EFSA, X. fastidiosa est réglementée comme un organisme nuisible dans l’Union européenne (UE) ; par conséquent son introduction et sa diffusion dans tous les États membres sont interdites.
article édité le 12/08/2014