Ressources hydriques dans le Souss : L’année agricole va démarrer dans le vert
L’année agricole s’annonce sous de bons auspices dans le Souss, grâce aux excellentes conditions climatiques et au taux de remplissage des barrages. Un constat confirmé par Hro Abro, Directeur de l’Office régional de mise en valeur agricole (ORMVA), de la région.
« Tous les barrages permettront l’irrigation de nos périmètres durant deux ans et ce, grâce aux précipitations et aux crues que la région a connues l’année dernière », a-t-il ajouté. Ainsi, le Souss se prépare sereinement pour la nouvelle campagne agricole. Contrairement à la même période de l’année dernière où le stress hydrique a failli causer de nombreux dégâts. Les ressources en eau ne sont pas déficitaires dans la zone d’intervention de l’Agence du bassin hydraulique du Souss Massa et Draâ (ABHSMD). Elle est même optimiste. Le taux de remplissage des barrages de la région au 7 septembre est de 72,8%. Ce qui représente un volume d’eau stockée de 1.062,133 millions de mètres cube (Mm3), pour une capacité globale de 1458,545. Il dépasse ainsi de loin celui de la même période de l’année dernière, et qui était de 417,518 Mm³ correspondant à un taux de remplissage de 36%. Il faut dire que, lors du week-end du 21 novembre 2014, la région a connu des pluies torrentielles sans précédent durant les 30 dernières années. A tel point que l’équivalent d’une année de pluie est tombé en seulement 36 heures! (cf. édition du 1/12/2014)
En plus de l’importante réserve d’eau stockée dans les barrages, les pluies bienfaitrices ont permis à la nappe du Souss aval de connaître une remontée moyenne du niveau piézométrique de 2,90 m. Dans la nappe du Souss amont, elle a atteint 3 m. Néanmoins, malgré les fortes précipitations, la nappe de Chtouka a connu une baisse moyenne de 0,30 m.Cette baisse est due essentiellement aux pompages excessifs dans les domaines privés. Le fait étant que la majorité des cultures sont sous serre, elles ne bénéficient donc pas de l’irrigation directe par les eaux pluviales.
Une situation qui pourra être redressée grâce à la nouvelle station de dessalement prévue dans cette zone. Le souci aujourd’hui pour l’ensemble des intervenants étant de préserver les ressources en eau de la région.
D’autant plus que la région est à vocation agricole. L’économie de l’eau et sa valorisation en agriculture irriguée est ainsi un axe incontournable dans cette politique. C’est un vrai cheval de bataille dans le Souss Massa. « Conscients de l’importance d’économiser l’eau, les agriculteurs font preuve d’une adhésion très forte », assure Hro Abro.
Dans le cadre du Plan Maroc vert (PMV), l’objectif dans la région est d’équiper 100.000 hectares en système de goutte à goutte à l’horizon 2020. Ce qui devrait permettre à terme, d’économiser 300 millions de m3 par an. Même les coopératives des associations ayant déjà bénéficié de subventions il y a 8 ans, peuvent être soutenues encore une fois afin de renouveler leur patrimoine d’irrigation pour qu’il soit efficient. Actuellement, l’évolution de la superficie équipée en systèmes d’irrigation localisée est d’ores et déjà conséquente.
De 47.500 ha en 2008, elle est passée à 87000 ha. Soit un taux d’avancement de 83%. Dans le détail, 39.500 ha ont été ainsi équipés en 8 ans. Sur ce chiffre, 39.000 ha l’ont été dans le cadre du Programme national d’économie d’eau en irrigation (PNEEI), qui s’inscrit dans les mesures transverses du Plan Maroc vert (PMV), qui prévoit la modernisation de l’agriculture irriguée dans les bassins du Souss Amont sur 6.130 hectares. Et le développement de l’irrigation localisée sur 50.000 ha. L’enveloppe budgétaire allouée à ce programme est de 450 millions DH. Sachant qu’aujourd’hui, le réseau d’irrigation a été modernisé sur 3.300 ha et le développement du système de goutte àgoutte est réalisé sur 39.000 ha. Soit un état d’avancement des travaux de 70% pour une économie annuelle de 150 millions de m3 à terme.
Il faut noter que, à mi-chemin de la date d’échéance, beaucoup d’objectifs du Plan Maroc vert sont déjà atteints. A tel point que l’ORMVA est en train de travailler sur d’autres projets à valider avec les agriculteurs pour les programmer pour les années à venir.
Source : leconomiste.com