Salon de l’Agriculture : À Paris, le Maroc impressionne, l’Algérie verte de jalousie
Avec une pointe d’amertume, peut-être même d’envie, des exposants algériens ont relevé « la qualité du stand Maroc, le professionnalisme des exposants et la montée de gamme au niveau du packaging ». Depuis samedi 25 février, les produits du terroir marocain sont une nouvelle fois exposés à la « plus grande ferme de France », le Salon International de l’Agriculture qui se tient au Parc des expositions à Paris.
C’est au Hall 5.2 dédié à l’agriculture et délices du monde que les coopératives et GIE marocains présentent leurs produits. Safran, huile d’olive, couscous, eau de rose, tisanes, huiles essentielles…une palette complète des produits du terroir. Cela peut sembler classique, mais une montée en gamme importante est opérée. Le packaging n’a rien à envier à celui de concurrents directs du Maroc. Les exposants ont également gagné en maturité, la qualité des produits appuyés par les labels qualité qu’ils ont décrochés est mise en avant. Ces groupements de producteurs et coopératives sont à la recherche de débouchés et tiennent à partir avec des carnets de commandes bien remplis. Des rendez-vous fermes ont déjà été confirmés et la prospection se poursuit. L’objectif étant d’assurer au moins 300 rencontres B to B.
« Les exposants ont suivi des formations et sont coachés. Ce coaching se poursuivra tout au long du Salon puisque nous allons les accompagner pour les visites de stands. Le but est de décrocher de nouveaux contrats, mais aussi de s’inspirer de ce que font les autres « , souligne Mohammed El Guerrouj, directeur général de l’Agence pour le développement agricole (ADA). Sur les 90% des coopératives présentes, la moitié vient pour la première fois. Ces dernières sont organisées en groupements de producteurs et de coopératives comme le GIE Grand Taznakhte qui regroupe 11 coopératives, soit plus de 600 producteurs qui assurent près de 600 kilos de safran par an. Le Plan Maroc Vert prévoit toute une stratégie pour le développement des produits du terroir avec un accent particulier sur le volet commercialisation et la connexion directe entre le producteur et le consommateur. La parade à la multiplication des intermédiaires a été l’agrégation.
Présent sur place, Zine Capital Invest, un groupe composé de 11 sociétés opérant dans les domaines des intrants agricoles, de l’agro-industrie, de la distribution et de la logistique et des services compte aujourd’hui près de 820 agrégés. L’entreprise expose plusieurs produits, dont les pâtes et le couscous, ainsi que du thé vert, importés en vrac et conditionné au Maroc.
Pour cette édition, les exposants marocains ne sont pas contentés d’étaler les produits sur le son de la « dakka marrakchia » qui attire certes du monde, mais de véritables « guides » d’utilisation des produits sont présentés. Les brochures, avec recettes et astuces pour s’assurer qu’il n’y a pas de fraude sur les produits, sont mises à disposition. C’est le cas par exemple pour le safran que des intermédiaires et revendeurs n’hésitent pas à mélanger avec des fleurs de carthame et fibres de betteraves.
La star du Salon de l’agriculture est logée au pavillon 1 : Fine, l’égérie est une vache bretonne Pie-Noir. En fait, chaque région de France a présenté sa « vache ». Près de 4.000 animaux sont présents à l’exception de ceux à plumes (volaille, oiseaux volière, autruches…) à cause de l’épidémie de la grippe aviaire. Le salon est divisé en quatre univers : l’élevage et ses filières, culture et filières végétales, jardin et potager, produits des régions de France, d’outre-mer et du monde ainsi que les services et métiers de l’agriculture.
Au pavillon 2.2, l’Odyssée végétale attire beaucoup de monde. Une ferme où différentes cultures sont présentées et où l’on joue sur le ludique pour faire passer les messages sur l’avenir de l’agriculture. Le tout en présentant des innovations comme l’irrigation de précision ou la robotique. L’Irstea, Institut de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture, a présenté la ferme connectée. Le parcours et les outils de l’agriculteur sont digitalisés. Un avant-goût des changements que la robotique introduira certainement. En tout cas, l’institut promet des robots dans les champs capables de prendre en compte des données de leur environnement et d’adapter leur travail en fonction des paramètres enregistrés.
Source : leconomiste.com