Tunisie : Suivi du secteur des tomates à Béja et appel à des mesures urgentes
Les industriels de la tomate issus du gouvernorat de Béja ont recommandé au cours d’une réunion tenue, mardi, d’installer une unité industrielle pour la transformation des tomates et des conserves alimentaires à Medjez EL Bab et de prendre les mesures nécessaires pour la promotion du secteur des tomates dans la région.
Ils ont insisté sur la nécessité de lutter contre l’escroquerie et la concurrence déloyale ainsi que les dépassements dans le secteur de la transformation des tomates afin de préserver leur qualité. Les professionnels ont appelé les ministères concernés (agriculture, industrie et commerce) à réorganiser le secteur et appliquer, à partir de l’année 2015, le système de payement en fonction de la qualité des produits, en dynamisant toutes les lois promulguées en 2009.
Ils ont également mis l’accent sur l’impératif d’élaborer « une stratégie en faveur de la filière des tomates pour promouvoir la qualité, impulser l’exportation, améliorer la productivité des superficies emblavées et encourager la récolte mécanique afin de faire face au problème du manque de la main-d’œuvre », accusant en même temps certains propriétaires des unités de transformation de tomates de non-respect des normes en vigueur dans ce domaine.
Najla Harrouch, ministre du commerce a déclaré à l’agence TAP, à l’issue de cette réunion à laquelle elle a pris part avec ses homologues de l’agriculture, Lassaâd Lachâal et de l’industrie Kamel Ben Naceur, que les autorités compétentes oeuvreront à intensifier le contrôle de la qualité afin de l’améliorer, indiquant que plusieurs contrevenants ont été identifiés et que des mesures ont été prises à leur encontre.
Elle a évoqué la problématique de la libéralisation des prix de tomates demandée par les industriels, estimant que l’augmentation des prix n’est dans l’intérêt d’aucune partie. La ministre a exhorté les agriculteurs à améliorer la productivité et les industriels à améliorer la qualité et pratiquer la concurrence loyale.
De son côté, Kamel Ben Naceur, ministre de l’industrie, a relevé l’intérêt de mettre en œuvre un plan pour l’amélioration de la productivité afin d’exploiter au mieux les fortes potentialités d’exportation de la filière de la tomate, réaffirmant l’impératif d’intensifier les efforts pour promouvoir le secteur à tous les niveaux.
Pour sa part, Lassâad Lachâal ministre de l’agriculture a affirmé que son département s’attache à la conciliation entre toutes les parties concernées afin de dynamiser le système de payement selon la qualité des tomates, estimant que l’augmentation de la productivité des superficies emblavées est de nature à renforcer la compétitivité du secteur.
Abdelmajid Zar, président de l’union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), a souligné que la production des tomates a régressé en raison de la hausse du coût de production contre une stabilité des prix de réception des tomates délivrées par l’agriculteur.
Il a ajouté, dans ce contexte, que les industriels ont évité de répondre à la requête des agriculteurs concernant la fixation du prix en fonction de la qualité de la production.
Zar a recommandé de tenir compte de l’intérêt de l’agriculteur et d’examiner le secteur des tomates en tant que filière où se conjuguent les efforts de l’agriculteur et de l’industriel pour assurer sa pérennité. Tahar Bayahi, directeur du groupement “Sicam” a fait savoir que l’irrégularité de la transformztion prouve que le secteur n’est pas structuré, appelant à travailler conformément au système de contrats de production afin de garantir la stabilité de la production.
Il s’agit, également, a-t-il dit, de fixer les quantités à exporter, estimées à 15 mille tonnes de concentré de tomates, non soumises à l’autorisation préalable tout au long de l’année. Bayahi a, en outre, appelé à libérer le prix de la tomte aux niveaux de la production et de la transformation sans porter atteinte au pouvoir d’achat du citoyen, signalant le démarrage, à partir de la prochaine saison, de la réception des tomates dans les usines de transformation selon la qualité, compte tenu de la détérioration du produit. Lire plus
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