Le virus de New Delhi se propage au Maroc
Le virus de New Delhi a causé de graves problèmes aux producteurs en Espagne et en Italie ces dernières années. Maintenant, il est confirmé que le virus a également été trouvé dans les cultures marocaines.
En effet, au cours des deux dernières années, le virus de New Delhi (ToLCNDV) a causé de graves problèmes aux producteurs en Italie, en Espagne et en Tunisie et dans plusieurs pays asiatiques. En Sicile, il a dévasté les campagnes de courgette, à Almeria, il a retardé sévèrement les récoltes et des infections sévères de la tomate ont été observées dans les tunnels en plastique chauffés dans le sud de la Tunisie.
L’OEPP (Organisation Européenne et Méditerranéenne pour la Protection des Plantes) confirme maintenant que des symptômes ressemblant à ceux provoqués par le virus de New Delhi (Begomovirus, ToLCNDV Liste d’Alerte de l’OEPP) ont été observés dans les cultures de courgettes (Cucurbita pepo) près d’Agadir et Taroudant au Maroc en 2017. « L’incidence de la maladie était significative avec des symptômes sévères de mosaïque jaune accompagnés de frisage des feuilles et de rugosité de la peau du fruit, les plants infectés avaient des fruits plus petits et moins nombreux que ceux des plants sains et dans la plupart des cas, des fruits éclatent ».
Des échantillons de feuilles ont été prélevés sur des plants de courgettes malades (9 échantillons prélevés près d’Agadir et 6 prélevés près de Taroudant) et vérifiés par des tests moléculaires (tests de PCR avec des amorces génériques et spécifiques). Les résultats ont confirmé la présence de ToLCNDV dans les 9 échantillons d’Agadir et dans 4 des 6 échantillons de Taroudant. C’est la première fois que ToLCNDV est signalé au Maroc.
ToLCNDV
ToLCNDV est transmis par Bemisia tabaci dans un mode persistant. Initialement, le virus a été trouvé sur la tomate, puis d’autres solanacées comme l’aubergine, les poivrons et la pomme de terre. ToLCNDV peut également infecter les cucurbitacées, notamment la courge cireuse, la pastèque, les concombres, les citrouilles, les courgettes, etc. En Espagne, le virus a été détecté dans le melon (Cucurbita melo, C. melo, flexuosus), la citrouille (C. pepo) et le concombre. (Cucumis sativus) mais apparemment pas sur la tomate. En Tunisie, ToLCNDV a également été trouvé uniquement dans les cultures de cucurbitacées. ToLCNDV est sur la liste d’alerte de l’OEPP.
On ne sait pas si le virus peut être transmis par contact ou par semences. « Le plus gros problème dans la gestion de ce virus est le fait que la mouche infecte les plantes tout au long de son cycle de vie et transmet le virus à sa progéniture, devenant ainsi un vecteur imparable. Les mesures de lutte contre le ToLCNDV sont très limitées et reposent principalement sur le contrôle des aleurodes, la culture dans des serres insectes-proof, l’élimination des plantes infectées et la non utilisation des cultivars très sensibles.
ToLCNDV au Maroc
Dans de nombreux pays méditerranéens, y compris le Maroc, les conditions environnementales sont favorables aux cultures de cucurbitacées et, par conséquent, ces cultures ont une importance économique considérable. Au Maroc, la surface ensemencée en cultures légumières, qui comprenait des cultures de cucurbitacées, a augmenté à 260 000 ha en 2011 avec une production annuelle de 7 millions de tonnes dont 750 000 tonnes destinées à l’exportation. Malheureusement, au cours des quatre dernières années, la production de cucurbitacées a été réduite dans de nombreux pays à cause de l’infection par le virus bipode du begomovirus Tomato leaf curl New Delhi (ToLCNDV).
Le Maroc : un fournisseur clé de l’Europe
Le Maroc est l’un des principaux fournisseurs de l’UE en termes de légumes frais. Les tomates, les pommes de terre et les oignons sont les principaux produits exportés du Maroc vers l’UE. La valeur totale des exportations au premier semestre de 2017 s’élève à 551,8 millions d’euros (648 millions USD) par rapport 470,6 millions d’euros (553 millions USD) un an plus tôt.