Agrumes : au Maroc production moyennement élevée et dominance du petit calibre … M. ElHassane Chikhi, Agrumar Souss
Afin d’avoir une idée sur le déroulement de la campagne d’agrumes actuelle, nous avons rencontré, pour vous M. ELHassane Chikhi qui a bien voulu partager avec nous les informations sur ce secteur. Nous avons recueilli aussi ses impressions sur la campagne passée et le déroulement du protocole anti-cératite mis en place pour satisfaire les exigences du marché américain.
Q1 Comment évaluez-vous globalement les résultats de la campagne précédente ?
R1- il y’a un redressement de la situation. Après la campagne 2013/ 2014, jugée catastrophique, les agrumiculteurs, avec la collaboration de l’EACCE, ont travaillé avec plus de rigueur. Globalement je peux dire que l’image des agrumes marocains a été “restaurée“ et a retrouvé sa place. Au point que certaines stations de conditionnement ont reçu une reconnaissance de la part des acheteurs canadiens pour la qualité de leur produit. Bien entendu il reste encore d’énormes améliorations à apporter.
Q2- Comment se caractérise la campagne actuelle 2016/17 ?
R2 – Globalement, pour la production de la campagne en cours, la majorité des variétés connait une augmentation du tonnage. Au Souss, par exemple, on s’attend à une augmentation de plus de 22%. Sur le point de vue qualitatif il y’a une prédominance du petit calibre en comparaison avec la campagne précédente. Ceci est dû principalement aux chaleurs qui ont sévis durant le mois d’août et le manque de précipitations durant toute la campagne passée. Mais, hormis le problème du calibre, les autres critères qualitatifs, à savoir le taux de jus, le Brix, le E/A… sont au rendez vous. Les fruits ont bien répondu au déverdissage et les résultats sont satisfaisants en termes de couleur.
Cette campagne a été légèrement précoce, à peu près une semaine d’avance. Le comité de coordination des Agrumes, a autorisé l’export, pour les variétés très précoces, à partir du 05 octobre au lieu du 13 octobre la campagne précédente. C’est une bonne chose car avec l’importance de la production on n’aura besoin d’une plus longue période pour l’export de notre production, de clémentine surtout.
Q3- Nous avons entendu qu’il y’a des taux d’écart élevés et que les stations sont débordées?
R3- C’est à cause du tonnage élevé et des taux d’écart important. Même si les producteurs font des efforts, au niveau des fermes, pour ne récolter que les calibres exportables, le taux d’écart reste élevé. Cette campagne, ce sont les marbrures qui viennent en tête des causes des écarts dans les stations de conditionnement.
Q4- Et de point de vue phytosanitaire ?
R4- De ce côté, on a remarqué une très faible activité de la cératite depuis le mois de juillet et malgré les pluies du mois de septembre on a constaté que l’activité de cet insecte et sans grand danger. Le niveau d’attaque sur fruits reste très faible par rapport à la campagne précédente. À noter, que des efforts de lutte par les pièges de masse, ainsi les chaleurs qu’a connues la région sont fort probable les causes de cette faible activité de la cératite.
Cette campagne on note quelques dégâts des cochenilles et des acariens sur fruits par endroits.
Q5. Je voudrais revenir sur le sujet du blocage par les USA, trouvez-vous normal que toute la marchandise marocaine a été bloquée au lieu de sanctionner juste la station (à Berkane) la source du problème ?
R5 – Il faut savoir que les américains résonnent origine Maroc et pas station. Actuellement un plan opérationnel a été élaboré par l’APHIS et l’ONSSA . Avec cet accord, l’ONSSA a le pouvoir de stopper les stations et même les aires de production à protéger, qui ont été constitué suite au plan opérationnel, s’ils ne se conforment pas au dit protocole.
Pour accéder à ce marché, auparavant, le Maroc était appelé à faire uniquement le traitement par le froid, mais Avec la détection des larves de la cératite sur la marchandise marocaine la campagne précédente, les américains ont exigé un niveau plus élevé de contrôle débutant au niveau des vergers.
Q6 – Ne trouvez-vous pas que ce protocole est coûteux et difficile à respecter ?
R 6- C’est vrai, ce sont des charges supplémentaires pour les producteurs d’agrumes et les stations de conditionnements. C’est du travail de plus pour le staff technique et qualité, mais nous n’avons pas d’autres choix, le client est roi et l’Etat et souverain. La cératite est un ravageur de quarantaine aux USA et font tout pour empêcher son entrée sur plusieurs Etats encore indemne de ce ravageur.
Pour pouvoir continuer à exporter il fallait mettre en place ce protocole. Tous les intervenants du secteur, sous l’encadrement de l’ONSSA, ont fait du très bon travail. Par l’occasion, je tiens à féliciter et saluer l’excellent travail réalisé par l’équipe de l’ONSSA en collaboration avec la profession. Ils ont pu montrer que les marocains sont capables de relever des défis. Les auditeurs de l’APHIS ont été impressionnés, lors de leur visite, par le niveau élevé d’application du protocole.
Pas de réponses
[…] juin. Et c’était, paraît-il la région de Berkane qui était à l’origine du même problème. Nous en avons discuté avec le directeur technique d’Agrumar Souss (ElHassane Chikhi) qui nous expliqué que grâce à des efforts de la profession et l’ONSSA un Protocol a été […]