Conditionnement d’agrumes: Une filière en mal d’investissements
Après la qualité, c’est certainement l’emballage d’un produit qui attire le client. Dans la filière agrumicole, le conditionnement joue un rôle prépondérant particulièrement pour l’exportation d’agrumes.
Les clients étant principalement la Russie et certains pays européens auxquels il faut ajouter cette année les Etats-Unis, les normes de qualité sont devenues de plus en plus sévères. La concurrence aussi, il faut le dire. C’est là que peuvent intervenir en aval les 53 stations de conditionnement des agrumes.
C’est d’ailleurs pour cette raison, et à l’occasion de la tenue de son Assemblée générale ordinaire, que l’Association des conditionneurs d’agrumes du Maroc (ASCAM) a organisé, samedi dernier à Béni Mellal, une journée d’études sous le thème: «l’encouragement des investissements dans les stations de conditionnement des agrumes dans la région de Béni Mellal-Khénifra». Vu la crise que connaît le secteur agrumicole cette année au niveau du volume de la production et de la commercialisation du produit, l’ASCAM en partenariat avec la Chambre régionale de l’Agriculture de Béni Mellal-Khénifra, a tenu à tirer la sonnette d’alarme pour attirer l’attention sur une filière qui risque, malheureusement, d’être laissée pour compte. Le choix d’organiser cette journée dans cette région n’est pas fortuit.
Loin s’en faut. Il a été dicté par le fort potentiel qu’elle connaît ces dernières années au niveau de la production d’agrumes. D’ailleurs, c’est tout le secteur qui passe par une crise de sur-offre, la production nationale en agrumes ayant atteint ses objectifs plus tôt que prévu. Malheureusement, le secteur de valorisation et la conquête de nouveaux marchés n’ont pas suivi l’évolution positive de cette production. Rien que dans la région de Béni Mellal, la production des agrumes a connu un développement très important atteignant cette année quelque 420.000 tonnes. Mais, il y a une absence alarmante de stations de conditionnement dans la région. Précisément, il n’y en a que… trois!
Pourtant, les professionnels le reconnaissent eux-mêmes, le secteur passe par un grand changement dans les habitudes des producteurs. Des années durant, les producteurs dans la région Béni Mellal-Khénifra ont vendu leurs récoltes sur arbres. Cette année, avec l’autosuffisance des producteurs intégrés dans les stations de conditionnement (66%), ces dernières n’ont pas pu faire appel à cette production et par conséquent une forte partie de cette production a été laissée sur arbre.
Une enquête, qui a été menée auprès de 53 stations de conditionnement opérant au niveau national et membres de l’ASCAM, a démontré que la capacité de conditionnement reste inférieure et ne permet pas d’absorber l’offre actuelle. Une offre qui a tendance à augmenter sensiblement et régulièrement au cours des prochaines années. Encore faut-il qu’elle soit accompagnée, notamment par la création de nouvelles stations de conditionnement.
A en croire les professionnels, le retour sur investissement est perceptible et quantifiable dès les premières années suivant le démarrage de la station. En outre, la région Béni Mellal-Khénifra offre des opportunités d’investissement qui n’existent nulle part ailleurs. A commencer par l’immense agropole dont les travaux de réalisation sont largement avancés. En plus des facilités et assistance que tout investisseur peut trouver auprès du Centre régional d’investissement (CRI Béni Mellal-Khénifra).
Aujourd’hui, le conditionnement des agrumes est devenu une phase indispensable avant commercialisation. Cette activité comporte de nombreuses étapes qui peuvent être qualifiées de simples tels le nettoyage, le calibrage ou encore le triage selon la qualité et la couleur de l’agrume.
La récolte des agrumes est une opération qui se prépare bien avant le coup d’envoi de la campagne. Elle se fait manuellement. Et avec délicatesse. L’objectif est de conserver au fruit sa valeur commerciale.
Source : leconomiste.com