Faut-il repositionner ou liquider l’OCE ?
Faut-il changer les missions de l’Office de commercialisation et d’exportation (OCE, actuel Maroc Tasweeq) ou procéder à sa liquidation ?
C’est la question que semble se poser la Direction des établissements publics et de la privatisation (DEPP), du ministère de l’Économie et des finances. Pour y répondre, la DEPP a lancé un appel d’offres (AO) afin de commanditer une étude et un audit de l’OCE.
Deux missions qui devront servir, selon les termes de référence de l’AO, à évaluer, entres autres, les conclusions de l’étude de repositionnement stratégique de 2009 et apprécier la stratégie actuelle de l’OCE et la pertinence de ses choix stratégiques par rapport aux stratégies sectorielles, notamment Maroc Export Plus et le Plan Maroc Vert. L’objectif est de développer des scénarios d’évolution de l’Office en examinant deux possibilités : un repositionnement stratégique ou un arrêt pur et simple de son activité (liquidation, fusion ou absorption). La DEPP se dit aussi prête à étudier d’autres scénarios selon les résultats du diagnostic de l’audit stratégique.
L’OCE a fait l’objet par le passé de plusieurs enquêtes, notamment celles diligentées par une Commission ministérielle dédiée en 2004 (sous la présidence de l’ex-premier ministre Driss Jettou, regroupant les ministères de l’Agriculture, du Commerce extérieur, du Commerce et de l’industrie et des Finances) et par l’Inspection générale des finances (IGF), dont les conclusions ont été publiées en 2010.
L’objectif était de réorienter les missions de l’Office et de tourner la page d’un passé douloureux marqué par une mauvaise gestion. Maintenant, il a une nouvelle vocation dans l’économie sociale et solidaire où il compte s’imposer comme un acteur de premier plan. L’OCE s’est érigé en tant qu’agrégateur dans le cadre du Pilier II du Plan Maroc Vert (dédié à l’agriculture solidaire). L’Office a aussi lancé une chaîne de magasins de vente de produits solidaires et équitables.
Rappelons que l’OCE a été créé en vertu du Décret n°223-65 du 9 juillet 1965.
L’Office disposait, selon ce même décret, du monopole en matière de commercialisation à l’exportation des agrumes, fruits et légumes frais et produits transformés. Cet établissement était chargé également du contrôle technique des produits alimentaires destinés à l’exportation. Il est placé sous la tutelle du ministère de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique et sous celle du ministère chargé des Finances. La mise en œuvre de la loi n°30-86 portant réorganisation de l’OCE, promulguée par le dahir n°1-88-239 du 28 mai 1993, a mis fin à ce monopole. Ella a aussi redéfini les missions de cet établissement. Depuis 1993, il assure l’exportation des produits agricoles et des produits des industries alimentaires, entreprend toute action de nature à favoriser les exportations qu’il assure, notamment par la création de sociétés ou groupements ayant pour objet la production, le conditionnement, la commercialisation et la distribution des produits et effectuer toutes opérations d’importation nécessaires à l’accomplissement de ses missions d’exportation ou pour le compte de l’État et à la demande de ce dernier. La mise en œuvre de la loi a permis de décharger l’Office de la mission relative au contrôle technique des exportations (déléguée à l’EACCE) et celle portant sur la promotion des exportations (au profit de Maroc Export).
Source : lematin.ma