Méthodes de lutte contre la cératite
Dans la région méditerranéenne, Ceratitis capitata ou la cératite qui est appelée aussi la mouche méditerranéenne des fruits est le ravageur le plus redoutable, grâce aux conditions qui lui sont favorables dans une grande partie de cette aire dont le climat et la diversité des cultures. Sa grande polyphagie et sa plasticité écologique lui permettent également d’y exprimer au mieux son potentiel biotique, d’exploiter d’une manière optimale son milieu en développent plusieurs générations par an et en s’attaquant à un grand nombre d’espèces fruitières dont la production s’étale sur toute l’année (Mazih, 1992). Au Maroc, la cératite occasionne des dégâts importants sur les agrumes et bien d’autres espèces cultivées (Prunier, pêcher…) et non cultivée (Arganier, jujubier…). Elle est considérée comme étant un grand défit pour les chercheurs et les agriculteurs des cinq continents où elle est présente. En outre, ce ravageur est considéré comme un ravageur de quarantaine dans plusieurs pays. 1-Description: L´adulte est une mouche de 4 à 5 mm de long corps jaune, marqué de taches blanches, marron, bleues et noires. Les ailes présentent une marbrure et les yeux sont généralement de couleur vert pâle. L´oeuf est blanc, allongée et légèrement arqué.il a environ 1mm de long .la larve présente une couleur jaune pâle, une tête pointue et une queue légèrement carrée. Celle du dernier stade est d´une longueur d´environ 8mm.La pupe est brune, d´environ 5mm de long et un diamètre de 2mm.A leur émergence, les femelles sont immatures. Elles ont besoin comme nourriture de protéines et de sucres tel que le millelat et le nectar pour entrer en maturité sexuelle. Durant sa vie, la femelle peut produire 300 à 1000 œufs. Ils sont généralement déposés sous la peau des fruits mûres et ceux qui sont en début de maturité. La durée d´incubation des oeufs dépend de la température .L´éclosion débute, dans les conditions naturelles à des températures supérieures à 10°C, après 3 à 5 jours d´incubation. Les larves issues des œufs complètent leur développement dans la pulpe des fruits. Le développement des larves dure entre 10 et 20 jours selon la température. La larve évolue en trois stades, une fois qu´elle a complété son développement, elle quitte le fruit pour se nymphoser dans le sol. En outre, la pupe est vraisemblablement le stade de résistance de la cératite. Le cycle complet de cette espèce varie entre 4 et 17 semaines en fonction de la température. ( DPVCTRF 2001 )
La cératite est une espèce polyvoltine le nombre de génération par ans est déterminé essentiellement par la température. C’est ainsi que plusieurs générations peuvent se succéder durant l´année, c´est une espèce polyphage qui s´attaquent à plusieurs plantes dont essentiellement les agrumes à côtés de l´arganier, le pêcher, l´abricotier, le pommier et certains cultures maraîchères.
Dégâts :
Les dommages causés par la cératite sont des piqûres de pontes et des galeries dans les fruits engendrées respectivement par des femelles et des larves. En outre, ces galeries et ces piqûres constituent une voie de pénétration des champignons et bactéries qui sont responsables de la décomposition et la chute prématurée des fruits. Ces dégâts constituent un obstacle majeur pour des exportations en raison de la dévalorisation de la marchandise et des mesures de quarantaine imposées par certains pays importateurs. Sur agrumes, la cératite s´attaque surtout aux variétés précoces et celle de peau mince notamment la clémentine. La période à haut risque se situe en fin et début automne et en fin printemps.
Ennemis naturels :
Le seul parasitoide de la cératite connue au Maroc est l´hyménoptère Opius concolor Szpeligeti. Il existe également des prédateurs tel que les fourmis, les araignées et les oiseaux.
Stratégie de protection phytosanitaire :
- Surveillance :
Avant la réceptivité des fruits, les pièges sont suspendus aux arbres à une hauteur de 1,5 à 2 mètres à l’exposition sud-est. Les pièges utilisés sont de type Maghreb-Med, contenant l’attractif trimédelure et l’insecticide DDVP, à raison de 1 piège par hectare. L’attractif doit être changé une fois par mois ou tous les deux mois tandis que le DDVP tous les deux mois. Toutefois, au moment de la surveillance, il faut attacher une importance particulière au contrôle des fruits. La surveillance consiste en l’observation de 5 fruits par arbre. La présence de piqûre de la mouche indique que le fruit est considéré comme étant infesté. - Evaluation de risques :
Dans la lutte chimique classique, l’intervention, durant la période de sensibilité de fruit, est justifiée dans l’une des situations suivantes: Le nombre de mouches sont au-delà de 3 mouches par piège et par jour, Le pourcentage de fruits présentant des piqûres de mouches est supérieur à 1%. A noter que ces seuils peuvent varier en fonction de la région, de la variété, de l’état de maturité du fruit et de la charge de l’arbre. - Mesures de lutte appropriées :
a)Lutte chimique :
La lutte chimique généralisée avec des produits non sélectifs présente des inconvénients majeurs, qui résident dans la destruction des ennemis naturels, l’augmentation des taux des résidus dans les fruits et la recrudescence de ravageurs secondaires. C’est pour cela que cette méthode doit être éviter autant que possible dans nos vergers. Les traitements localisés visent généralement une rangée sur 3 ou 4. Ils consistent en l’application d’un insecticide additionné d’un attractif alimentaire. Les traitements se font chaque fois que le niveau des captures par piège le nécessite. Actuellement, une nouvelle variante de cette technique d’appâtage, testée au Maroc, a donné des résultats satisfaisants. En outre, elle n’utilise que des quantités minimes d’insecticides par hectare et par année. Cette méthode est basée sur la biologie de la cératite. En effet, après leur émergence, les femelles adultes de la cératite ne deviennent mûres sexuellement après une période de 2 à 5 jours jusqu’à la première ponte. Durant cette période, elles ont besoin de protéines pour achever la maturation des ovocytes. Les femelles recherchent donc des sources de protéines. Le but de cette technique est d’intervenir au cours de cette période cruciale du cycle de développement en mettant à la disposition de la mouche et d´une façon continue une source de protéine mélangée à un insecticide. Les femelles sont ainsi attirées par l’hydrolysât de protéine empoisonné, elles l’ingèrent et meurent. Le schéma de lutte consiste donc à pulvériser 60 ml de mélange hydrolysât de protéine et insecticide sélectif sur les feuilles basses de l’arbre. On tente ainsi de réduire sensiblement la population de la mouche en entravant le déroulement de son cycle sans pour autant déranger les auxiliaires. Ce programme d’application ne devrait à aucun moment, être interrompu jusqu’à la récolte des fruits. Ce sont des traitements hebdomadaires de toute la parcelle qui commencent 4 semaines avant la réceptivité des fruits jusqu’à 2 semaines après la récolte. Toutefois, la fréquence des applications peut augmenter à 2 traitements par semaine en cas de fortes populations de mouches ou en cas de pluie. La méthode d’appâtage à l’avantage de protéger les auxiliaires et d’éviter au maximum la contamination des fruits par l’insecticide utilisé. La lutte chimique contre la cératite semble bien maîtrisée, Cependant les produits appliqués de façon systémique et non raisonnée représentent un sérieux danger pour l’environnement, pour l’utilisateur, et pour le consommateur. De ce fait l’utilisation des molécules répondant aux exigences des systèmes de la protection intégrée s’avère nécessaire. Quelques produits phytosanitaires utilisés:
Matière active | Produit commercial | Formulation | Concentration | Dose d’emploi | Mode d’application | DAR (jours) | Classe toxique |
Spinosade | Success Appat | concentré soluble |
0,24 g/kg | 1 l/ha | Par pulvérisation | 1 | Toxique |
Azadirachtine | Oikos | concentré émulsionnable | 31,95 g/l | 80 cc/hl | Par pulvérisation | 3 | Dangereux |
Lambda-cyhalothrine | Karate | concentré émulsionnable | 50 g/l | 100 cc/hl | Par pulvérisation | 7 | Toxique |
Hydrolisat de proteine | Cératine (attractif) | concentré émulsionnable | 33 % | 300 cc/hl | Par pulvérisation | 0 | Toxique |
Hydrolisat de proteine | Blouz (attractif) | concentré émulsionnable | 30 % | 300 cc/hl | Par pulvérisation | 0 | Toxique |
b) La technique des insectes stériles :
b1. Introduction à la TIS : L’idée de l’utilisation da la technique des insectes stériles en tant que lutte autocide a été développé par Kniplinig (1955). C’est une lutte qui consiste à des lâchers massifs des males stérilises aux rayons gamma de l’espèce en question dans la nature où il entrent en compétition avec les males naturels. La descendance est alors stérile. Cette technique a été utilisée avec sucées aux Etats-Unis, au Mexique et en Libye pour l’éradication de la mouche du bétail, Cochliomyia hominivorax (Coquerel). Ella été utilisée également dans l’éradication du mouche du melon, Bactrocera cucurbitae au Japon et en cours de développement dans la lutte du carpocapse des pommes Cydia pomonelle L. dans l’ouest de Canada. Elle est utilisée dans la lutte contre la cératite Ceratitis capitata (Wiedmann) en Californie, en Amérique centrale et au Moyen Orient (IAEA, 1999).
b2. Utilisation du TIS au Maroc : Le Maroc s’est inscrit dans un programme régional de la lutte contre la cératite par la TIS qui a visait l’éradication de ce ravageur en Algérie, an Libye, au Maroc et en tunisie. Ce programme était constitué de trois phases (Bounfour et Nafil, 1994): La phase I portais sur l’étude de l’impact économique de la cératite ainsi que l’étude de l’étendue de l’infestation par ce ravageur. La phases II partait sur la réalisation d’essais d’éradication dans une zone isolée. A cet effet, deux zones avaient été sélectionnées, l’oasis de Tozeur en Tunisie et la région de Berkane au Maroc. En plus de l’éradication proprement dite, ces essais devraient constituer un terrain et un laboratoire d’apprentissage de la technique pour les professionnels de la protection des végétaux du bassin méditerranéen. La phase III devrait porter sur l’éradication de la mouche de tous le territoire des pays du maghreb.
b3. Avantages : La protection de l’environnement est l’avantage le plus important de la TIS, en effet les agriculteurs n’auront plus besoin d’intervenir chimiquement pour le contrôle de la cératite, sans compter les charges qui seront diminuées. Il faut signaler aussi que cette technique est spécifique car l‘insecte ravageur est utilisé contre lui-même pour éliminer ses population. C’est aussi une méthode compatible avec d’autres techniques telle que la lutte biologique. Sur le plan économique, l’éradication de la cératite permettra une commercialisation facile des espèces hôte de ce ravageur tout en évitant les procédés de quarantaine ou les traitements de post récolte exigés par les importateurs. L’adoption de la TIS contribuera au développement d’un système de quarantaine plus fiable permettant une meilleure protection des territoires contre les maladies et les ravageurs considérés de quarantaine (IAEA, 1992).
b4. L’aspect économique de la TIS : Les études de rentabilité économique ont montré, qu’après une période de quelques années, le coût de la TIS est amorti et inférieur à celui des méthodes de suppression conventionnelles par insecticide, y compris en négligeant le coût de l’impact environnemental des insecticides. Un exemple extrait d’une étude de faisabilité pour le contrôle de la cératite, montre que d’une part le coût annuel de la suppression du ravageur par insecticide est relativement élevé, et que d’autre part cette opération doit être continuée indéfiniment. La suppression par la TIS bien que continuant aussi indéfiniment, est moins coûteuse que la suppression par insecticide, respecte l’environnement et reste compatible avec les méthodes de lutte biologiques ciblant d’autres ravageurs. Enfin, l’éradication par la TIS a, durant les premières années, un coût d’opération élevé et nécessite un investissement initial important en équipement et infrastructures. Cependant, dès que la zone est déclarée exempte du ravageur, les coûts d’opération chutent se limitant aux seuls frais de surveillance et de quarantaine. En conclusion, quelle que soit l’approche choisie, suppression ou éradication, la TIS reste une méthode plus économique que la suppression par insecticide (AIEA, 1991).
c) Lutte biologique : Pour un meilleur contrôle de la cératite l’adoption d’un programme de lutte intégrée est indisponible, en effet des essais comprises à Hawaii, ont démontré que la combinaison de la technique de mâles stériles et les lâchers des parasitoïde sont aboutit à réduire 10 fois la population de C. capitata dans seulement six mois (Wong et al. 1992).
C1. Fopius arisanus (Sonan) : Le braconide Fopius arisanus (Sonan), un agent de contrôle biologique pour la mouche méditerranéenne, Ceratitis capitata (Wiedemann). Ce parasitoïde a montré une très bonne activité en comparaison avec d’autres auxillaires des mouches des fruits (Wang & Messing 2003), Il est l’agent du contrôle biologique classique qui a montré la plus grande réussite contre ces ravageurs, il a été également multiplié par des élevage massif pour un contrôle biologique inondatif en Hawaii (Bautista et al.1999). Ce parasitoïde a montré une grande efficience pour la localisation de ses hôtes en sa basant sur la couleur et l’odeur des fruits attaqués par les mouches (Vargas et al. 1991).
Diachasmimorpha longicaudata (Wharton 1987) : Diachasmimorpha longicaudata (Wharton 1987) (Hymenoptera: Braconidae: Opiinae), est un endoparasitoïde des larves et des pupes de la mouche méditerranéenne des fruits, Ceratitis capitata (Wiedemann), d’Anastrepha suspensa (Loew) et d’ Anastrepha obliqua (Maquart) (UFL, 2003). Description : La femelle a une longueur 3.6-5.4 mm, ovipositeur non compris; le mâle mesure 2.8-4.0 mm de longueur. Ils ont une couleur brun rougeâtre. Les antennes sont plus longues que le corps, les ailes sont claires. L’abdomen de la femelle porte une bande noire centrale à la face dorsale. L’abdomen du mâle est brun foncé à segments postérieurs noirs. L’ovipositeur et plus long que le corps entier de la femme (UFL, 2003).
Comportement : La femelle de Diachasmimorpha longicaudata est attirée par les produits de fermentation émis par les fruits pourris, choses qui indique l’emplacement probable des larves hôtes. Il a été démontré que les femelles sont attirées par les fruits pourries avec ou sans la présences des larves, ainsi l’attraction est due aux produits de fermentation par des champignons plutôt que des produits émis par les larves(Greany et al. 1977). Biologie : La femelle ayant trouvé un fruit pourrie peut détecter les larves par le son : Quand elle se trouve avec des larves mobiles, des larves anesthésiées ou des larves mortes, la femelle du parasitoïde pourrait aisément trouver les larves mobile (Lawrence 1981). La femelle pond 13 à 24 oeufs par jour (Lawrence et al. 1976). Son long ovipositeur lui permet d’atteindre facilement l’intérieur des fruits. Les oeufs éclosent dans deux à cinq jours. Par la suite l’insecte passe par quatre stades larvaires et les adultes émergent en stade pupe des mouches (Lawrence et al. 1976). La durée du développement préimaginal du parasitoïde à sept températures constantes différentes a varié de 16,52 ± 0,96 jours à 28 °C à 57,62 ± 1,85 jours à 15 °C (pour les mâles) et de 18,00 ± 0,79 jours à 28 °C à 63,60 ± 1,52 jours à 15 °C (pour les femelles). Le développement des mâles a toujours été plus court que celui des femelles. Aucun parasitoïde n’a émergé à 29 et 30 °C, qui semble donc être la température maximale de développement. Le développement a nécessité 322,6 ± 17,6 degrés jours au-dessus d’une température seuil minimale de 9,19 °C (mâles et femelles) (Hurtrel et al, 2003). Efficacité en lutte: L’efficacité de D. longicaudata pour contrôler Ceratitis capitata (Wiedemann, 1824) et Anastrepha obliqua (Maquart, 1935) a été évaluée dans des grandes cages au niveau des champs. Le résultat sur ces cages a montré que le taux de parasitisme de D. longicaudata sur A. obliqua était de 24,7 % et de 46,7 % sur C. capitata. Les résultats indiquent que le parasitoïde est plus efficace sur C. capitata que sur A. obliqua (Malavasi, et Carvalho, 2004).
C3. Coptera haywardi Parmi les ennemis naturels des mouches de fruit tephritides, les hyménoptères parasitoïdes sont presque exclusivement responsables de l’équilibre de leurs populations. La majorité de ces parasitoïdes appartiennent à la famille des Braconidaes (Ovruski et al. 2000). Historiquement l’utilisation des parasitoïdes des pupes pour contrôler les tephritides n’a pas été particulièrement couronnée de succès parce que beaucoup d’entre ceux, sont polyphages et posent un risque de l’hyperparasitisme (Elen et al, 2003). Une étude menée par (Sivinski et al. 1998) a montré que C. haywardi parasite quatre espèces de Tephritidae parmi lesquelles C.capitata, mais pas les espèces d’autres familles (Muscidae, Calliphoridae, Tachinidae et Drosophilidae). Les parasitoïdes des pupes pourrait être des compléments utiles aux programmes du contrôle de la cératite puisqu’ils sont capables d’attaquer les mouches qui pourraient échapper au parasitisme au stade larvaire. (Menezes et al. 1998). Dans ce contexte, C. haywardi a le potentiel pour être un bon candidat pour le contrôle biologique de la cératite (Elen et al, 2003).
C4. Problèmes liés à la lutte biologique contre les mouches des fruits : Le contrôle biologique de mouches de fruit n’était pas toujours considéré comme couronné de succès vue ses retombées économiques parfois lourdes (Jeffrey, 2003). Cela est dû en partie au seuil économique pour ces ravageurs qui est très bas. De plus, un manque d’information sur l’impact des parasitoïdes sur les espèces non hôtes qui a augmenté le souci des écologistes et des biologistes. Pour ces raisons, le contrôle biologique classique des mouches des fruits souffre de plusieurs difficultés et particulièrement : Fécondité basse des parasitoïdes comparé à celle des mouches des fruits, Pauvre dépistage des populations des mouches par les parasitoïdes, dû à la fécondité relativement basse des parasitoïdes suite à la diminution des populations des mouches surtout pendant les périodes pendant lesquelles les fruits des plantes hôtes sont absents. Le refuge des larves des insectes hôtes à l’intérieur des fruits et les pupes entre les débris au sol. Certaines espèces des parasitoïdes peuvent passer par des diapauses. Les impacts de parasitoïdes sur les organismes non hôtes.
D. Les moyens de contrôle en post récolte
D1. Traitement au froid Ce type de traitement est très ancien. Son efficacité dépend de la tolérance au froid des différents stades de l’insecte, des températures et du temps d’exposition. Sproul (1976) a développé une méthode pour les pommes contre la cératite, qui a été par la suite appliquée à une grande gamme de fruits hôtes. Les oeufs et les larves des mouches tropicales des fruits sont tués par des températures inférieures à 10°C. cependant, seules les températures en dessous de 5 °C sont pratiques, à cause du temps très long que nécessite une désinsectisation complète à des températures élevées. De ce fait, l’usage du traitement au froid pour les fruits tropicaux est très limité car les températures inférieures à 10 °C les endommage en cas de stockage prolongé (Couey, 1982). Les interceptions récentes des larves vivantes de la mouche méditerranéenne Ceratitis capitata (Wiedemann), dans des fruits qui ont été traité au froid pendant le transit entre l’Espagne et les Etats-Unis en 2001 a mené à une réévaluation des programmes de traitement appropriés par les services de quarantaine de ces derniers (Powell, 2003) (Tableau 2).
Tableau 2 : Les traitements au froid exigées par les Etats-Unis vis-à-vis la cératite
Températures °C |
Temps (jours) | |
Anciennes exigences (T 107-a) |
Exigence finales |
|
00 |
10 | – |
0.6 |
11 | – |
1.1 |
12 |
14 |
1.6 |
14 |
16 |
2.2 | 16 |
18 |
L’ancien modèle basé sur les données expérimentales originales de 1916 a été développé et évalué en se basant sur des essais expérimentaux et des données de surveillance récentes. Le modèle résultant soutient la conclusion que des études supplémentaires doivent être conduites sur les basses températures combinées à des courtes durées, où l’incertitude de la performance apparaît la plus grande (Powell, 2003).
D2. Irradiation : L’unité de mesure des doses absorbées pour l’irradiation ionisante est le Gray (Gy), qui équivaut à un joule d’énergie absorbée par un Kg de matière. L’unité traditionnelle, le Rad est égale à 0.01 Gy. Koidsumi (1930) avait suggéré que l’irradiation au rayons X peut être utilisé pour éliminer les oeufs et les larves de Dacus pour permette des exportations des fruits à partir de Formosa (Ile du Taiwan). La technique d’irradiation, n’a cependant pas connu de grands progrès, et est délaissée au profit de la fumigation. Ce n’est qu’au début des années 80, avec la reconnaissance par un comité d’experts internationaux de l’absence total de dangers et risques liés à la consommation d’aliments irradiés à la dose moyenne de 10 KGy en 1987, que les américains ont agrée l’utilisation de l’irradiation comme traitement de quarantaine pour les papayes contre trois mouches des fruits à Hawaii (Anonyme, 1987). Nature et sources de l’ionisation irradiante Ce sont généralement le Cobalt 60 ou le Caesium 137 qui sont utilisés comme source de rayons γ. Les rayons X sont également utilisés, et sont générés par des appareils émettant des électrons. Des précautions s’imposent cependant, pour éviter que les aliments traités aux rayons X ne deviennent par radioactifs (Anonyme, 1984). Critères du choix de la dose d’irradiation D’après Rigney (1989), le mode d’action de l’irradiation pour la quarantaine contre les mouches des fruits est unique, comparé au traitement chimique traditionnel. La sécurité de quarantaine peut être atteinte bien que des larves vivantes capables de pupaison soient présentes dans les fruits après traitement. Plusieurs études ont montré que pour atteindre l’effet létal sur les oeufs et les larves la dose qui sera requise dépasse 1 KGy ; une telle dose pourrait abîmer beaucoup de fruits, qui peuvent tolérer jusqu’au 250 KGy seulement. Cependant, si le critère de sécurité de quarantaine est l’incapacité de l’insecte émergé après traitement de voler et de se reproduire, alors la dose de 150 KGy ou moins peut être suffisante pour atteindre l’objectif de quarantaine. Le problème majeur de ce genre de traitement, est la nécessité de transporter la marchandise vers une installation d’irradiation, quand elle existe.
D3. Développement des systèmes automatiques pour la détection des dégâts de la cératite sur les fruits : Les traitements de quarantaine exigés pour contrôler la cératite en post-récolte peuvent être surmonté s’il y a un système de détection capable d’éliminer tous les fruits présentant des dégâts de la cératite dans la chaîne de conditionnement. En fait, l’Institut de recherche agronomique de Valence (IVIA), a développé un système optique de vision artificiel multi spectral capable d’identifier l’origine des dégâts externes sur les fruits d’agrumes et d’évaluer leur importance. Ce système arrive à détecter les fruits piqués par la mouche méditerranéenne en combinant des informations recueillies sous le spectre ultra violet (UV), infra rouge (IF) et le visible (Dominguez, 2003).
III- Conclusion : Les mesures de lutte basées essentiellement sur la lutte chimique ne fait qu’aggraver la situation. L’augmentation de la fréquence des traitements aux pesticides pose des problèmes de pollution de l’environnement, de résidus sur les cultures et de destruction de la faune auxiliaire utile. C´est pour cela que tous les agrumiculteurs doivent utilisés une gestion phytosanitaire qui englobe tous les moyens de lutte n´ayant pas beaucoup de dégâts sur l´environnement dans le cadre d´une lutte intégré qui se présente dans les trois étapes suivantes :
- Etape1 : L´amélioration des pratiques culturales La surveillance des ravageurs et des maladies pour réduire l´utilisation des pesticides et déterminer le moment opportun de traitement.
- Etape2 : En plus de la première étape ; La surveillance des ennemies naturels ; L´utilisation de pesticides sélectifs et moins nocifs pour les auxiliaires ; Le traitement localisé.
- Etape3 : En plus de la première et second étape ; La modification de l´environnement pour encourager les auxiliaires ; Les lâcher des ennemis naturels.
Source :bacteries-champignons.blogspot.com