Sète : les palmiers décimés par un papillon destructeur
Au regard des premières infestations constatées très récemment et pour préserver le patrimoine arboricole de la Ville, le service Jardins & Paysages de la Ville vient de procéder, à titre d’essai et d’expérimentation, au traitement de quatre palmiers attaqués par le charançon rouge du palmier (CRP) au pont de Pierre.
La ville compte tout de même une collection de 1300 palmiers, dont 200 phœnix. Le genre phœnix (l’espèce canariens), est attaqué par deux ravageurs redoutables : le papillon palmivore (paysandisia archon) et, plus récemment, le charançon rouge du palmier (CRP), particulièrement destructeur. La commune menait depuis 8 ans la lutte, selon les moyens validés par les autorités, à partir de traitements chimiques (interdit depuis le 31 août 2018) complétés par un traitement biologique. À l’apparition du CRP, début 2018, la ville a multiplié par deux la fréquence des traitements selon les dernières recommandations de la FREDON, soit 10 traitements pour l’année 2018. Malgré tout, des cas de CRP ont été constatés sur le domaine communal.
Un véritable fléau
La propagation du CRP au cours de ces dix dernières années indique que cet insecte est désormais endémique sur tout le pourtour méditerranéen. Le CRP est difficilement détectable, les larves creusent des galeries, dès l’apparition des premiers signes, la couronne s’effondre ; l’unique bourgeon terminal étant détruit, le palmier meurt en quelques semaines.
Une stratégie de lutte
La lutte contre le charançon rouge du palmier est réglementée et s’effectue selon les modalités fixées par l’arrêté ministériel : surveillance et détection précoce du ravageur, et mise en œuvre de traitements curatifs et préventifs sur les palmiers situés aux abords (Palmanem et injection à base d’insecticide). La Ville souhaite mettre en œuvre une méthode déjà employée sur les communes de la Côte d’Azur : l’injection dans le tronc de 5cl d’un insecticide (le seul homologué à ce jour) à base de benzoate d’émamectine, qui sera véhiculé par la montée de sève jusqu’à la couronne du palmier. Les avantages : facilité de traitement à hauteur d’homme ou en dessous, à partir de 2 à 4 trous en hélice autour du stipe, de 15 à 30 cm de profondeur et d’un diamètre de 8 mm, et rebouchés après injection.
Les palmiers assainis feront l’objet de traitements (biologiques à base de nématodes) pour prévenir toute réinfestation.
Si les résultats observés sur les quatre palmiers du pont de Pierre sont probants, une campagne de traitement de plus grande ampleur aura lieu à partir du 15 mars 2019 sur les 200 phœnix du domaine public communal. La Ville envisage d’ouvrir le traitement par injection des palmiers au domaine privé en faisant bénéficier les particuliers d’un tarif unique (ville /particuliers). « C’est de cette lutte collective contre l’infestation du CRP que dépendra la sauvegarde du patrimoine public et privé. Les particuliers bénéficieront de la fourniture du produit insecticide et d’une l’assistance technique. L’application sera réalisée par un professionnel agréé. Une campagne de communication de l’opération aura lieu au début de l’année 2019 », expliquent les services de la Ville de Sète.
Les modalités de recensement des particuliers intéressés par ce moyen de lutte seront communiquées (coordonnées des applicateurs tarifs). Dans ce cadre, un minimum de trois traitements réalisés sur trois années consécutives doit permettre de faire chuter significativement la population du ravageur.
Source: https://e-metropolitain.fr